Ksentini à propos de l’exploitation du gaz de schiste : «Gare à l’instrumentalisation politique»

Ksentini à propos de l’exploitation du gaz de schiste : «Gare à l’instrumentalisation politique»

A propos de cette question brûlante, qui fait couler beaucoup d’encre et suscite moult réactions, Farouk Ksentini estime que le gouvernement doit organiser une «rencontre nationale» pour  convaincre la population du Sud qui «anticipe les choses  alors que  nous sommes dans une étape embryonnaire». Pour lui, le débat doit, en outre, rester dans son contexte économique pour éviter toute manipulation.

S’exprimant sur la question de l’exploitation du gaz de schiste qui  été à mainte fois posée par les journalistes lors du débat, Farouk Ksentini  a estimé qu’il est temps de trouver une «solution logique, sans pour autant, renoncer à cette énergie importante pouvant garantir le devenir des futures générations». Ce qui importe dans la situation actuelle, estime Ksentini, c’est de remettre le débat «dans son contexte purement économique loin de toute instrumentalisation politique». Il faut savoir comment maîtriser la situation et agir avec «sagesse» en gardant       «le sang froid» pour «calmer le jeu», en espérant que la fracturation hydraulique sera remplacée par des techniques moins polluantes. Le gouvernement doit ouvrir le «dialogue» et organiser une «rencontre nationale» sur le gaz de schiste pour convaincre la population du Sud qui «anticipe les choses alors que nous sommes dans une étape embryonnaire». Les autorités doivent faire appel à de   «vrais experts» de renom pour trancher cette question complexe, a-t-il soutenu. L’invité de DK News  se dit «favorable à tout mode d’expression en réponse à une autre question sur l’organisation d’un référendum sur le sujet. Questionné sur l’ouverture du transport aérien au privé, M. Ksentini a estimé qu’en dépit des services offerts par Air Algérie, il n’en demeure pas moins, que les voyageurs continuent de subir des problèmes en raison de certaines carences relevées dans ce transport. «Il faut donc mettre cette compagnie nationale historique à l’épreuve de la concurrence», a-t-il soutenu. La situation de monopole est toujours négative,ajoute-t-il. Invité à donner son avis  sur le fonds de pension alimentaire créé au profit des femmes divorcées ayant suscité une polémique, l’orateur s’est félicité de cette mesure qui pourra, selon lui, «garantir les droits des femmes divorcées et leurs enfants». Celle-ci pourra éviter à cette catégorie de femmes d’«être renvoyées devant les tribunaux pour «quémander», une quelconque allocation, a-t-il poursuivi. Interrogé au sujet du récent rapport établi par l’organisation Human Rights Watch, Me Ksentini considère que la majorité des remarques faites sont souvent très sévères lorsqu’il s’agit de l’Algérie alors que cette même ONG se montre plus laxiste avec des pays où les droits de l’Homme sont beaucoup moins respectés, comme en Arabie saoudite. Le représentant de la Commission des droits de l’homme de l’ONU, a par ailleus relevé des défaillances dans le secteur de l’éducation. «La problématique de la qualité reste entièrement posée depuis les années 70. Il s’agit de problèmes liés à la qualité des enseignants qui sont mal formés sans oublier les surcharges des classes». Un constat qui rejoint celui récemment établi par le rapporteur onusien.

Samia Lounes