Ksar Mestaoua, le cœur battant de la ville de Touggourt (Ouargla)

Ksar Mestaoua, le cœur battant de la ville de Touggourt (Ouargla)

0dccf0046481c01ad0420b1dc78e410b_L.jpgOUARGLA- Le vieux ksar de Mestaoua constitue, en dépit de son état d’abandon et de délabrement, le cœur battant et le socle de l’actuelle ville de Touggourt, datant d’avant le 15ème siècle.

Ce site archéologique a, au fil du temps et à l’instar de nombreux autres ksour sahariens, connu le passage de plusieurs civilisations ayant laissé, pour certaines, leur cachet dans le style architectural et urbanistique, et dans la vie socioculturelle de leurs habitants conditionnée surtout par la rigueur du climat saharien, a-t-on indiqué à la direction de la culture de Ouargla.

Le ksar de Mestaoua, ou ne subsiste actuellement que quelques rares habitants de la région, en raison de son état de dégradation avancé du fait des interventions irrationnelles et démesurées de la population et des rudes aléas climatiques et naturels de la région, remonte au passage de la tribu Mestaoua, une tribu Zénète, qui en a constitué la majorité de sa population, selon le chef du bureau de la promotion du patrimoine culturel à la direction de la Culture, Abdelmadjid Guettar.

Occupant une place stratégique dans l’ancien plan de défense de la région, au cœur de l’Oued-Righ, ce vieux ksar, épousant une forme urbanistique circulaire, tout en s’inspirant de la conception islamique, revêt une grande importance historique, notamment depuis le règne de Sidi Ahmed Benyahia, avant de connaître une profonde mue sous le règne des Béni-Djellab qui y ont fondé leur capitale, ensuite tombée entre les mains des forces coloniales françaises.

Le ksar, qui a assumé un important rôle défensif contre les incursions et conquêtes ennemies, occupait une superficie de 6,5 hectares avant de connaître, en 1995, un rétrécissement drastique de son territoire jusqu’à une superficie de 1,5 hectare, pour se limiter actuellement à une surface encore plus petite.

Mestaoua, qui comporte quelques bâtisses accrochées à la vielle mosquée, point nodal de la l’antique ville, en plus du marché ceint d’un rempart ouvrant sur l’extérieur par trois grandes portes, Bab Es-salem, Bab-Lebled et Bab-Lakdar, avait déjà connu, entre 1854 et 1965, suite à l’occupation française, de nombreuses altérations de ses composantes par l’administration coloniale.

Les forces coloniales ont procédé, pour asseoir leur hégémonie sur la région, à la destruction des fonctionnalités défensives du ksar, de ses structures et lieux de culte, dont la grande mosquée Kouassa, et de ses trois portes, en plus de la reconversion et de l’exploitation de certaines de ses structures en locaux de l’administration coloniale.

Ce patrimoine n’a cessé depuis, et en dépit de sa grande valeur et importance historique, de subir des dégradations qui ont accéléré sa « mise à mort », notamment la rigueur de la nature saharienne, l’ensablement et les interventions de l’homme.

Ce legs matériel ancestral, qui n’a de surcroît bénéficié d’aucune opération de restauration et de réhabilitation, figure, à l’instar d’une quinzaine d’autres ksour, sur la liste additive de 2009 des biens et sites archéologiques proposés au classement national, a fait savoir M. Abdelmadjid Guettar.