Krimo Siaghi, un algérien de confession chrétienne, a été arrêté jeudi 14 avril par les services de sécurité dans la ville d’Oran, à l’ouest d’Alger, a appris DNA auprès du pasteur Mustrapha Krim, président de l’église protestante d’Algérie (EPA). Le mis en cause est accusé de prosélytisme.
Se ce sont des voisins du quartier où vit ce jeune trentenaire qui l’auraient dénoncé aux services de sécurités. « Karimo a entamé une discussion avec ses voisins sur le thème du christianisme. Il a rependu à leurs questions. Ensuite, ces derniers se sont retournés contre lui en lui reprochant de chercher à les évangéliser. C’est ainsi qu’ils l’ont signalé à la police », raconte M. Mustapha Krim, joint par téléphone.
Interpellé puis emmené au commissariat, Krimo a été mis sous mandat de dépôt par le procureur du tribunal de la ville d’Oran indique le président de l’EPA.
Ce dernier affirme également que la police à perquisitionné, en vertu d’un mandat de perquisition établi par le procureur, dans le domicile du mis en cause. « Ils ont trouvé quelques CD et sa bible personnel. Des objets de culte. Rien d’anormal », estime M. Krim.
Un habitant du quartier où vit Krimo Siaghi soutient que la police après perquisition, a saisi les livres et l’ordinateur de la personne arrêté. « Ce n’est vendredi 15 avril que la police a restitué le matériel confisqué », estime-t-il, dénonçant au passage l’interpellation de Krimo, « un gentil garçon », selon ses propos.
« Son arrestation est une aberration d’autant plus que la constitution garantit à chaque citoyen le droit de confesser sa foi sans contraintes », dit-il.
Le président de l’EPA ne manqué de s’élever contre cette énième atteinte à la liberté de culte. « C’est, à mon avis, très abusif. Je pense que cette loi de 2006 a été mise en place pour entraver et déranger les chrétiens. On n’a pas le droit de nous s’exprimer, comme d’habitude », fustige-t-il.
Le président de l’EPA ne compte pas rester les bras croisé. « Nous allons désigner un avocat qui défendra notre frère afin de lui exprimer notre solidarité. Nous comptons aussi interpeller vivement le ministère des Affaires religieuses et celui de l’Intérieur », dit-il.
L’exercice d’un culte – musulman ou non musulman – est conditionné en Algérie à l’obtention d’un agrément fixant le lieu du culte et d’un autre désignant le prédicateur, en vertu d’une loi de février 2006.
L’islam est religion d’État en Algérie, où les chrétiens seraient au nombre de 11.000 pour 35,5 millions d’habitants, selon le ministère des Affaires religieuses.