L’ambassadeur du Koweït à l’ONU, Mansour Laâtaibi, a affirmé que son pays soutient une solution équitable… garantissant le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination.
Entre monarchies on doit se soutenir. Le Koweït déroge à cette règle que veut imposer le Royaume alaouite. La presse marocaine s’insurge, s’enflamme. Celle qui sert de porte-voix au Palais royal est dans tous ses états: le Koweït a annoncé qu’il soutiendrait une solution qui garantirait le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Un haut crime de lèse-majesté. Le souverain marocain ne veut surtout pas en entendre parler. Hormis son projet d’autonomie, rien d’autre n’est négociable. Le Koweït affirme que ce n’est pas la seule alternative.
«L’Etat du Koweït réaffirme son soutien complet à l’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental, Horst Köhler, en vue d’une solution équitable et acceptable pour les deux parties, garantissant le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination», a déclaré vendredi soir à New York, l’ambassadeur du Koweït à l’ONU, Mansour Laâtaibi, à l’issue du vote de la résolution 2414 pour le Sahara occidental. Quoi de plus normal que de se plier à la légalité internationale, à un texte adopté par le Conseil de sécurité qui s’en porte garant. Pas de quoi fouetter un chat. Et pourtant. Le Maroc est monté sur ses grands chevaux. Il crie carrément à la trahison. Il rappelle au Koweït qu’il n’y a pas si longtemps que cela, il s’alignait sur la position marocaine.
Il doute même que cela soit la position officielle de cet emirat de la péninsule Arabique.
L’ambassadeur du Koweït à l’ONU, Mansour Laâtaibi, a prononcé un laïus qui s’inscrit à rebours de la position «officielle» de son pays et du Monde arabe en général, quant à l’intégrité territoriale du Maroc, peut-on lire sur le site du 360.ma. Le média marocain sur un ton indécent signifie au diplomate koweïtien que la position de son pays est «indigne» des sacrifices consentis par le Maroc. Il lui rappelle que «lors de la guerre de janvier 1991 au Koweït, alors sous la poigne des forces de Saddam Hussein, 1 200 soldats des Forces armées royales avaient participé en effet à cette guerre qui a permis à cet emirat de recouvrer son indépendance et son territoire spolié par l’armée de Saddam Hussein».
Il faut rappeler que ce n’est pas la première fois qu’un pays du Golfe est pris à parti par la presse marocaine.au sujet du Sahara occidental. Ce fut le cas au mois de décembre 2011 lorsque Al Raya, un journal qatari, avait publié une carte du Sahara occidental distincte du Maroc. La «révolte» fut menée par un obscur Mouvement international pour le soutien de la question du Sahara marocain et du parachèvement de l’intégrité territoriale du Royaume.
«Dans une lettre remise aux responsables de l’ambassade du Qatar à Rabat, à l’issue d’un sit-in de protestation, le Mouvement souligne que la publication par le journal qatari de la carte du Maroc amputée de son Sahara constitue un «précédent grave», avait rapporté l’agence de presse officielle marocaine MAP. En 2016, le Maroc avait annoncé avec fracas son retrait du 4ème Sommet afro-arabe après avoir vu l’emblème sahraoui trôner à l’occasion de cet événement.
«Un drapeau de l’entité fantoche (la République sahraouie, ndlr) a été installé à l’intérieur des salles de réunion», avait indiqué le ministère marocain des Affaires étrangères dans un communiqué publié le 22 novembre. La délégation marocaine décide de se retirer entraînant l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Bahreïn, le Qatar…mis à part le Koweït qui a refusé de se solidariser avec cette «coalition». Le Maroc lui en tient encore rigueur.
Le Maroc a remercié les huit pays arabes qui se sont retirés des travaux du 4ème Sommet arabo-africain en solidarité avec lui pour protester contre la présence des séparatistes. En revanche, il dit regretter la position du Koweït et avait mis en exergue sur son site le 360.ma à l’époque. Un «mauvais souvenir» qui illustre la débandade de la diplomatie marocaine qui revient à la surface aujourd’hui. Le Maroc qui est mis au pied du mur par la nouvelle résolution de l’ONU n’a vraisemblablement pas encore retrouvé ses esprits. Il devra montrer sa bonne foi en allant à des négociations sans rechigner sinon dans 6 mois…
