Kofi Annan, arrivé à Damas, se dit « horrifié » par le massacre de Houla

Kofi Annan, arrivé à Damas, se dit « horrifié » par le massacre de Houla

Le médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan, arrivé lundi à Damas pour des entretiens avec le président syrien Bachar al-Assad et des représentants de l’opposition, s’est dit « horrifié » par le massacre de Houla où une centaine de personnes ont été tuées.

« Je suis personnellement choqué et horrifié par les événements tragiques d’il y a deux jours », a déclaré à la presse M. Annan à son arrivée à Damas, en référence au massacre perpétré dans cette ville du centre de la Syrie où une centaine de personnes dont une cinquantaine d’enfants ont péri vendredi.

« C’était un acte répugnant, aux conséquences profondes », a-t-il ajouté, affirmant l’ONU « continuait à enquêter sur les attaques à Houla ».

« Je prévois d’avoir des discussions sérieuses et franches » avec le président Assad, a expliqué M. Annan, ajoutant vouloir parler avec « les autres acteurs » pendant son séjour dans la capitale syrienne.

L’émissaire international doit rencontrer « des représentants de l’opposition et de la société civile » et le général Robert Mood, chef de la mission des observateurs en Syrie, a indiqué Ahmad Fawzi, son porte-parole.

« Ceux qui sont responsables de ces crimes brutaux devront en répondre », a lancé le médiateur, affirmant qu’il « comprenait » que le gouvernement syrien mène aussi une enquête.

Damas a créé une commission d’enquête conjointe armée-justice pour faire la lumière sur les évènements de Houla, qui doit rendre ses conclusions mercredi.

« Notre objectif est de faire cesser les souffrances maintenant », a ajouté M. Annan, estimant que « le peuple syrien (…) était en train de payer un prix exorbitant dans ce conflit ».

Il a souligné que « ce message de paix » n’était pas adressé uniquement au gouvernement, mais aussi à tous ceux qui « portent des armes ». Il a précisé qu’il avait demandé à tous ceux impliqués dans la crise d’ »aider à créer le contexte convenable pour un processus politique crédible ».

Selon lui, son plan en six points de sortie de crise « doit être appliqué en entier », ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Cette visite en Syrie, la deuxième de M. Annan depuis sa désignation comme émissaire il y a trois mois, intervient au lendemain d’une condamnation du régime syrien par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Dans une déclaration adoptée à l’unanimité à l’issue d’une réunion d’urgence à New York, les 15 pays membres ont dénoncé « une série de bombardements par les tanks et l’artillerie gouvernementale contre un quartier résidentiel » de Houla.

M. Annan, nommé le 23 février, a effectué une première visite en Syrie le 10 mars, à l’issue de laquelle il a obtenu des autorités et des opposants un engagement à respecter un plan de paix en six points, prévoyant notamment un cessez-le-feu entré en vigueur le 12 avril mais violé