500 cas par an
Inquiétude n Les rackets et les enlèvements sont de plus en plus fréquents avec morts d’hommes, voire d’enfants.
Des rapports de la Gendarmerie nationale et de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), ont fait état d’une nette croissance des cas d’enlèvements en Algérie.
En effet, les kidnappings ont augmenté de 20 % ces deux dernières années. Une moyenne de 500 cas d’enlèvements est enregistrée par an au niveau national, soit environ 20 cas par mois. Les statistiques de la Gendarmerie nationale font état de 243 cas d’enlèvements en 2011, suivis de menaces, d’agressions sexuelles, vol d’argent et demande de rançon.
Quelque 271 personnes sont impliquées dans ces affaires d’enlèvements, à savoir 260 hommes et 11 femmes. 15 cas ont été traités au cours du premier semestre de l’année en cours.
En outre, les décentes effectuées par les services de sécurité nationale, se sont soldées par la libération d’une jeune étudiante de 17 ans, qui a été kidnappée par trois jeunes hommes.
Ces derniers auraient exigé une rançon de 3 millions de centimes aux parents de la victime pour obtenir sa libération. Par ailleurs une jeune femme de 26 ans a été également kidnappée avec son fils à Adrar avant d’être agressée sexuellement.
Pour leur part, les services de la sécurité nationale, ont traité 177 cas d’enlèvements au cours de l’année 2011. Les efforts de ces services se sont soldés par la libération de 141 hommes et de 36 femmes.
A cette ampleur, le phénomène est devenu le nouveau casse-tête pour les services de sécurité. Les enlèvements se terminant par des versements de rançons, sont généralement attribués aux éléments terroristes, mais il semble bien que des complicités avec le banditisme ont permis aux terroristes d’opérer en toute «connaissance de cause». La Kabylie est l’une des régions les plus touchées par ce fléau. Il faut dire que c’est une région qui a vécu des moments difficiles d’abord avec l’apparition de la violence islamiste ensuite avec les événements du Printemps noir et son corollaire le désinvestissement, ensuite la délocalisation et finalement une totale paralysie des brigades de gendarmerie durant une longue période.
L’apparition de la violence terroriste a donné des idées à tous les laissés-pour-compte de la société et de nombreux coups de main montés par des voleurs et autres criminels de tout acabit ont été attribués aux terroristes. Avec le retour de la sécurité grâce aux actions des forces de sécurité et notamment de l’ANP, de la police, la Bmpj, la Kabylie se remet à respirer.
Les communes jusque-là pratiquement laissées sans défense, hormis l’existence des GLD lesquels, il faut le souligner, ne sont guère formés pour assurer un service de police, commencent à entrevoir un certain avenir. Mais même dans ce climat de retour à la vie, les kidnappings se poursuivent.
Madjid Dahoumane