Les kidnappings et assassinats d’enfants doivent être jugés avec l’extrême sévérité que requièrent ces actes ignobles et crapuleux. L’opinion publique nationale qui réclame sans aucune hésitation la peine capitale pour leurs auteurs, suit avec attention la réunion du Conseil interministériel consacrée à ce douloureux dossier.
Il y va de la crédibilité du système de justice. Certains crimes, en effet, affectent plus que d’autres et rien n’est plus abject que d’abuser sexuellement d’un enfant et de le tuer. «Les peines doivent être sévères, mais surtout appliquées et même si c’est conjoncturel, il est impératif d’envoyer un message clair à ces criminels», c’est ce qu’espère une mère de famille qui nous livre son inquiétude face à l’incompréhensible montée de cette forme de violence.
«L’Algérien, de par sa nature, a tendance à pardonner un peu facilement. Mais ces actes commis contre des enfants sont d’une atrocité et d’une lâcheté telles qu’ils deviennent dans tous les cas impardonnables», ajoute-t-elle. Compte tenu de la gravité des faits, la population attend de la justice des peines exemplaires, d’autant qu’ils sont nombreux à considérer que les forces de l’ordre font ce que la loi leur permet, en l’occurrence arrêter ces criminels et les présenter devant la justice. C’est dès lors du côté de cette dernière que le message est attendu. Rien que pour ces dernières 76 heures, pas moins de huit kidnappings ont été enregistrés, dont un prive la mère de la petite Sana, de sa progéniture, pour toujours. C’est une catastrophe nationale tant le phénomène se produit à travers différentes villes du pays. Est, Ouest, Nord et Sud, aucune région n’est épargnée. «Expliquer ce type de crime par la précarité ou la pauvreté est un non-sens», expliquent les spécialistes. Rien, ni les conditions sociales ni tout autre argument ne peuvent expliquer le fait «d’abuser d’un enfant et de le tuer», ajoutent-ils. Pour l’heure, s’il est un sujet sur lequel est attendu le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, c’est bien celui de cette escalade de violence qui touche essentiellement des enfants. Une question à laquelle une importante réunion ministérielle, attendue aujourd’hui, devrait répondre. Cette rencontre doit regrouper l’ensemble des représentants des secteurs concernés pour l’examen des différents aspects opérationnels de prévention et de lutte contre ce type de crime, notamment la Sûreté et la Gendarmerie nationales. «Au cours de cette rencontre, seront aussi examinés les différents aspects psychologiques de prévention et de lutte contre ce genre de crimes», a souligné le ministre de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia, depuis Béchar, hier. Ce dernier se dit certain qu’à l’issue de cette réunion, d’importantes mesures seront prises pour prévenir les enlèvements et mieux sécuriser nos villes et quartiers.
