Kidnapping d’enfants, Des portraits robot pour bientôt

Kidnapping d’enfants, Des portraits robot pour bientôt

Le Commandement de la Gendarmerie nationale a annoncé, hier, en marge d’une conférence de presse, la mise en place d’un plan d’alerte d’enlèvement. Une démarche à l’initiative des pouvoirs publics, suite à la proportion alarmante qu’a pris le phénomène de kidnapping d’enfants au sein de la société algérienne.

Le plan consiste en l’élaboration d’un portrait robot de l’auteur du rapt dans le cas, où il y aurait des témoins oculaires. Le portrait serait ensuite placardé sur les murs des 48 wilayas du pays, en plus de sa diffusion sur les chaînes télévisées, jusqu’à aboutissement de l’opération, en l’occurrence, l’appréhension du ravisseur, a déclaré le lieutenant colonel Demen Debbih Zahr Eddine, Directeur des Etudes et Recherches criminologiques à l’Institut National en Criminalistiques et Criminologie (INCC). Ce plan traquera ainsi le kidnappeur de sorte à l’apeurer et l’induire à réfléchir deux fois avant de passer à l’acte de tuer.



Durant le mois de janvier et février 2013, les unités de la Gendarmerie nationale ont enregistré trois cas d’enlèvements de mineurs, dont un cas suivi d’assassinat à Ghardaïa, ainsi que deux autres cas à Alger et à Annaba, a déclaré le colonel Benaâmane Mohamed Tahar, Directeur de la sécurité publique et de l’emploi.

Le colonel Benaâmane cite sept cas de tentatives d’enlèvement, dont deux à Oran et un cas respectivement à El Tarf, Ain Témouchent, Saida, Boumerdès et Alger. En outre, 15 cas présumés d’enlèvement -le conférencier insiste sur la distinction entre enlèvement, tentative d’enlèvement et cas présumés d’enlèvement- ont été enregistré, et se sont avérés être des détournements de mineurs (02 cas) et des fugues (13 cas).

Lors de la conférence, le colonel Benaâmane, a également exposé le bilan de la délinquance juvénile et les mineurs, victimes durant le mois de janvier et février 2013. Sur les 13 296 personnes arrêtées dans les différents types de criminalité, les unités de la Gendarmerie nationale ont procédé à l’arrestation de 410 mineurs. Le vol est le délit dans lequel les mineurs sont les plus impliqués, avec 132 enfants appréhendés.

Les affaires de coups et blessures volontaires est le second type de criminalité auquel s’adonnent les mineurs algériens, avec 100 individus appréhendés. Les autres formes de criminalités auxquelles sont mêlés les mineurs, sont respectivement : l’atteinte à la pudeur avec un taux de 4.39 %, la destruction et la dégradation des biens ainsi que l’usage de stupéfiants, suivi de la contrebande avec un taux de 2.19 %, et l’association de malfaiteurs avec un taux de 0.98%.

Par ailleurs, le même conférencier a exposé le bilan des mineurs victimes durant les deux mois de janvier et février écoulés, avec 355 mineurs victimes sur 5 800 victimes, avec un taux de 6.12 %, soit une infime baisse de 1.93 % comparativement à l’année 2012.

La majeure partie des mineurs sont victimes de coups et blessures avec un taux de 27.89 %, suivi de l’attentat à la pudeur avec 17.75 %. D’après des recherches en criminologie, axées sur le profil des auteurs d’enlèvement et les mobiles, menées par le lieutenant colonel Demen Debbih Zahr Eddine, les kidnappeurs revêtent quelques similitudes : célibataires, âgés entre 28 et 30 ans, chômeurs, niveau scolaire primaire ou du cycle moyen. L’abus sexuel est souvent le mobile de l’enlèvement, suivi des litiges familiaux, des demandes de rançons et les règlements de compte.

Par Kahina Sameur