Comment passez-vous le Ramadhan ?
Vous voulez la vérité ? Eh bien, sachez que je passe le Ramadhan tout simplement à dormir ! Je dors de l’aube jusqu’à après le asr. Une fois réveillé, je sors et vais, en compagnie de mes amis Samir et Antonio, faire les courses, tout en n’oubliant pas d’acheter les «indispensables» de ce mois : le qalb ellouz, la zlabia, le cherbet, la brioche… Enfin, tout. L’essentiel est de tuer le temps.
Se réveiller dans l’après-midi, cela veut dire que vous ne supportez pas le jeûne, n’est-ce pas ?
Effectivement, je ne le supporte pas. J’en suis physiquement très affecté.
Le Ramadhan de cette année est-il différent des précédents ?
Pour moi, oui car je suis maintenant un homme marié. Quand j’étais célibataire, je me faisais inviter par des amis. A présent, c’est moi qui invite des amis chez moi.
Etes-vous du genre à vous bagarrer lorsque vous êtes à jeun ?
Non, je suis très calme et gentil. Je ne me souviens pas m’être bagarré avec quelqu’un à cause du jeûne.
Même comme joueur sur le terrain ?
Je me rappelle que l’année passée, à l’occasion d’un match amical disputé à Bologhine en soirée contre l’équipe de Réghaïa, je m’étais accroché avec l’arbitre. Il y a eu un échange de mots, puis il m’avait poussé et je l’ai poussé à mon tour. Il m’a aussitôt sorti le carton rouge.
Accomplissez les prières ?
Oui, je suis pratiquant et j’accomplis toutes les prières, mais je ne vous mentirai pas : je ne les accomplis à l’heure. Parfois, j’en accomplis plusieurs en même temps.
Qu’en est-il de la prière des tarawih ?
Franchement, je ne l’accomplis pas. Le temps est très serré après le f’tour et je me rends directement au stade pour l’entraînement.
Plutôt que d’affronter d’autres équipes, vous jouez des matches d’application entre vous. Est-ce mieux ?
C’est le choix de l’entraîneur Courbis. Nous nous y plions. Souvent, nos confrontations sont intenses et chaudes. Hier, par exemple, mon équipe a battu celle de Seguer et Laïfaoui 4-3 et ils ne l’ont pas supporté.
A quel âge avez-vous jeûné pour la première fois ?
J’avais 13 ou 14 ans. Je ma souviens que cela avait été fêté ostensiblement par ma famille qui avait mis une bague dans mon verre de petit-lait. C’est l’une de nos traditions à Biskra.
Avez-vous un jour mangé sciemment en plein jeûne ?
Quand j’étais jeune, oui, mais jamais une fois devenu adulte.
Même lorsque vous effectuez des déplacements à l’étranger avec l’USMA ?
Je jeûne dans toutes les situations, même lors des déplacements. Jamais je n’ai renoncé au jeûne, que ce soit avec ou sans fetwa ou autorisation. Je préfère le faire même si je me rends à l’autre bout du monde. Je ne plaisante pas avec le Ramadhan.
Etes-vous amateur de jeu de cartes ou bien de dominos ?
J’aime beaucoup jouer aux dominos avec mes amis lors des veillées.
On nous a dit que la paire Chafaï-Boudebouda est la meilleure à l’USMA…
Il y a une nuance : Chafaï est le plus fort, mais Boudebouda est limité et il choisit donc toujours de faire la paire avec Chafaï afin d’être sûr de gagner.
Qu’en est-il de vous même ?
En toute modestie, je sais très bien jouer. Je préfère les parties avec mes amis et voisins à Ben Aknoun. Je gagne très souvent, à tel point que mon ami Samir rentre chez lui à chaque fois frustré et très énervé.
Songez-vous à accomplir une Omra ?
J’en ai déjà accompli trois avec mon équipe, mais je projette d’en accomplir une avec mon épouse lorsque j’en aurai la possibilité. Je veux également envoyer mon père faire le Hadj après qu’il eut fait une Omra par le passé.
Lisez-vous le Coran ?
Non, car je n’en ai pas le temps. A mon réveil, je sors dehors. Après le f’tour, je suis occupé par les entraînements. Cela dit, j’écoute du Coran avec mon téléphone mobile quelques minutes avant le f’tour.
Quels sont vos coéquipiers qui ne supportent pas le jeûne ?
Incontestablement, Gasmi et Boudebouda. Moi, je me réveille vers 16h, mais eux, ils ne se réveillent que quelques minutes avant le f’tour ! Vraiment, je leur conseille de ne pas jeûner.
Et Dziri ?
Il ne le supportait pas quand il était joueur, mais à présent qu’il a arrêté de jouer, il est très calme.
Comment est Courbis durant le Ramadhan ?
Naturellement, il ne jeûne pas, mais c’est quelqu’un qui communique très bien avec les joueurs, usant de beaucoup d’humour. Cependant, quand on voit qu’il est énervé, on se tient dans notre coin.
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Son menu de rêve pour le ramadhan
«Pour le f’tour, j’avoue que je ne suis pas très difficile. Je n’ai pas de menu de préférence. Je mange ce que je trouve sur la table. C’est une tradition de famille. Cela dit, j’aime manger la chorba accompagnée de l’inévitable bourek. Comme plat, j’ai un faible pour le m’hamar à la viande bovine, qui est un plat de viande en sauce. Ma mère et mon épouse font très bien la cuisine, chacun dans son style. Question boisson, j’ai une préférence : Fanta fraise. Il y en a toujours sur ta table. Je termine le repas par des fruits. Un peu plus tard, je prends du qalb ellouz.»