Marcel Khalifa rappelle l’Europe à ses responsabilités envers la Palestine en chantant Mahmoud Darwiche à Bruxelles, Israël pilonne Ghaza et à partir de Doha arme lourdement les anti-Assad en violation vulgaire du droit international.
Les monarchies du Golfe et leur fer de lance actuel, le Qatar, iront-ils jusqu’à invalider la revendication d’un home pour la Palestine, fût-il Etat «Gruyère», la panthère lézardée de toutes parts, sans continuum, enclavé entre Tel-Aviv, et une, de plus en plus lointaine, l’Égypte.
Provocation israélienne, puis riposte ghazaouie, escalade et, enfin, expéditions guerrières sur l’enclave palestinienne coincée entre un bout de la Méditerranée, une porte tantôt ouverte, tantôt fermée sur l’Égypte et un mur israélien dressé pour étouffer davantage. Que reste-il, dorénavant, aux Palestiniens, pour défendre ce qui leur reste comme droits, reconnus plus ou moins du bout des lèvres par la communauté internationale, cette nébuleuse efficace lorsqu’il s’agit de démanteler le régime syrien, taiseuse concernant Israël, prompte à sévir ici, à se la fermer là, toujours cynique, cruelle et sans appel. Avec comme seul marqueur, le soutien sans limites, infaillible à l’Etat hébreux, Israël, Tel-Aviv… Cette communauté internationale donc affairée aux affaires syriennes depuis deux ans avec les monarchies du Golfe et le Qatar comme fer de lance sur la question, est gênée tout de même, pour l’affaire récente (encore une !) de Ghaza.
Les pétro-arabes réunis à Doha avaient, l’on s’en souvient, décidé il y a une semaine d’armer lourdement l’opposition syrienne, de passer outre le droit international, d’ignorer le gouvernement légitime et légal de Bachar Al Assad et de, cerise sur le gâteau, d’ignorer l’Etat actuel syrien pour n’en référer qu’à ses opposants. Tout cela à Doha, en dehors de l’ONU, de la légalité internationale alors même que Lakhdar Brahimi, l’émissaire onusien, n’a pas encore remis le tablier. Ce qui ne va pas tarder. Au Qatar donc, on décide que la priorité des priorités c’est d’en finir avec la Syrie, demain, sans doute, demain, c’est déjà, aujourd’hui, la guerre des guerres sera le Sahel, le Nord-Mali, jamais Israël, jamais à l’ordre du jour le droit des Palestiniens ou des Sahraouis. L’intransigeance et l’arrogance d’Israël viennent, toutefois, rappeler l’évidence, Tel Aviv met au centre, à son corps défendant, la question palestinienne. L’histoire est ainsi faite qui accélère les mouvements de rupture par des séquences autres que celles prévues, attendues, fixées par les observateurs. Le 8 Mai 45, répression odieuse de la France coloniale a ouvert sur le 1er Novembre 54, les lâchetés arabes de Doha annoncent-elles le réveil militant, citoyen qui portera la libération de la Palestine ? Marcel Khalifa chante, aujourd’hui, au Palais des Beaux-Arts, à Bruxelles, Mahmoud Darwiche, Rita, la lutte, l’espoir, la libération.
A. M.