Khenchela : le village Amazigh de Kheirane attend son classement

Khenchela : le village Amazigh de Kheirane attend son classement

Situé dans la vallée d’Ighzar Amoqran, à Khenchela, le village Amazigh de Kheirane, est une destination touristique de la wilaya, mais il est aussi un lieu chargé d’histoire qui mérite son classement en tant que site culturel protégé, une promesse faite, mais non encore tenue par les autorités compétentes.

À environ 70 km au sud du chef-lieu de la wilaya de Khenchela, se trouve un village abandonné au temps, il s’agit du village Kheirane, qui se dresse en haut de la colline qui surplombe la vallée, exhibant fièrement ses maisons en pierres à l’architecture unique et ancestrale.

Un village abandonné par les habitants et hanté par l’histoire

Cela fait plus de 20 ans que le dernier habitant de ce village ancestral l’ait abandonné, mais ce dernier abrite encore des pans entiers d’histoire, et de multiples savoir faire architecturaux et agricoles.

Le village de Kheirane  compte des dizaines de vergers réputés pour leur la qualité de leurs figues, olives, et grenades, mais le village compte également plusieurs oasis qui donnent plusieurs catégories de dattes.

Outre cette richesse agricole, ce village est surtout connu pour ses maisons en pierres qui défient le temps. Ces « habitations du village berbère de Kheirane, composées majoritairement de deux et trois étages, allient simplicité et harmonie géométrique, favorisant le maintien d’une certaine fraicheur en été et contribuant à préserver la chaleur du foyer pendant l’hiver », indique l’écrivain et chercheur en culture amazighe, Mohamed Salah Ounissi.

Construites en haut de la colline pour se protéger des invasions, « les ruelles et les allées de l’ancien village de Kheirane conservent toujours le même style architectural en pierres inhérent aux peuples amazighs d’Afrique du Nord, immarcescibles face aux dures conditions climatiques et l’érosion ».

Un site pas encore protégé

Le chercheur ajoute que  »le style architectural à l’époque, précis et solide, a contribué à rendre ces habitations résistantes jusqu’à ce jour, et ce, grâce notamment au calcul du poids de la maison lors de la construction et la protection de la toiture de l’effondrement en la renforçant avec plusieurs matériaux ajoutés à la terre, la pierre et aux branches de palmiers ».

Mais cela n’avait pas empêché quelques toits de s’effondrer récemment, et aussi quelques pilleurs de pièces d’or de détruire un sarcophage qui figurait parmi les ruines qui se situent dans la vallée d’Ighzar Amoqran, au-dessous du village.

Ce sont les travaux de restauration que les habitants de ce village effectuaient à l’époque, qui ont pu aider ce dernier à résister aux affres du temps, et c’est maintenant au tour des responsables du secteur culturel d’honorer les « promesses  faites mais pas encore concrétisées, alors qu’ils avaient assuré antérieurement qu’un dossier spécial avait été élaboré pour transformer la région en site culturel classé », explique le chercheur.