Khemis Miliana: En mi-campagne céréalière, déjà plus de 600 000 Q engrangés

Khemis Miliana: En mi-campagne céréalière, déjà plus de 600 000 Q engrangés

L’ambition de la CCLS de faire de la wilaya de Aïn Defla le pôle premier du pays en matière de production de semences de céréales est en train de se concrétiser.

Aux premiers jours de ce mois de juillet, la CCLS avait engrangé plus de 500 000 de céréales dont 120 000 q de semences de blés dur et tendre, d’orge, de pois chiches et d’avoine.

A la mi-juillet, ce sont 620 000 q qui ont été collectés et la collecte est loin d’être achevée : on s’attend à recevoir près de 1 million de q, un chiffre qui, peut-être, ne sera pas atteint parce que certains céréaliers de l’extrême-est et de l’extrême-ouest de la wilaya ont livré leur production dans la wilaya de Chlef ou de Médéa, à cause de l’éloignement et de l’insuffisance des capacités de stockage de la wilaya de Aïn-Defla.

Cependant, il faut noter que les variétés tardives des blés telles que le Bousselam et le Set se sont adaptées dans la zone du Haut-Chelif, dans la région de Djendel et de Aïn Lechiakh. Comme il est à noter que les fermes pilotes qui possèdent des disponibilités d’aires de stockage n’ont pas encore livré leurs productions.

Comme facteur favorisant ces importantes collectes, il y a lieu de noter que les superficies réservées et emblavées, destinées au Programme de multiplication de semences (PMS), ont presque doublé en 4 ans puisqu’elles sont passées de 4 100 ha à 7 100 ha en 2017, situées principalement dans la région est de la wilaya où le réseau d’irrigation et la ressource hydrique existe. C’est cette disponibilité de l’eau qui a permis aux multiplicateurs de semences de procéder à l’irrigation des champs de céréales jusqu’à 6 fois durant la dernière période (avril-mai) pour parer au stress hydrique qui se produit chaque année à cause de l’irrégularité en dents de scie de la pluviométrie. C’est aussi d’ailleurs ce qui a permis, d’après les échantillons recueillis, d’obtenir du grain bien nourri et de bonne qualité et des rendements à l’hectare élevés.

Selon les services consultés, de nouvelles variétés ont été introduites, variétés telles que le «Saoura» (une variété locale) qui s’est bien adaptée aux sols et au climat local.

On indique par ailleurs que d’autres variétés, en plus du «Saoura», telles que le Siméto, le Mexicali, le Vitron, le A-Onza et autre Bousselam sont inscrites au Programme de multiplication de semences. Pour ce qui est de l’orge, c’est le Rihane.

S’agissant des légumineuses, dont le Programme de multiplication de semences a été entamé, c’est la variété le «Syrie» de différentes générations qui est introduite et qui a montré ses grandes qualités d’adaptation aux sols des piémonts notamment.

Autre légumineuse dont la culture est remise à l’honneur, ce sont les pois chiches et la variété nommée le Flip qui commence à faire ses preuves. En effet, si en 2015 on a commencé par emblaver 432 ha à titre d’essai, en 2017, on en est à 4 500 ha. Toujours dans les piémonts des chaînes de l’Ouarsenis au Sud et du Dahra au Nord.

Pour ce qui est des lentilles avec la variété «Syrie», le programme a débuté avec 51 ha et on a obtenu 31 quintaux à l’hectare, et cette superficie est appelée à être multipliée par 5.

Toujours dans le cadre de l’amélioration de la production de semences, un programme de partenariat algéro-européen pour la troisième année consécutive, des expérimentations sont menées pour tester les qualités d’adaptation au climat et à la salinité des sols de nouvelles variétés à rendement élevé en grains mais aussi en paille, cette dernière étant tout aussi importante pour l’alimentation du bétail.

Il est à noter, cependant, que la SAU (superficie agricole utile) dans la wilaya de Aïn-Defla ne cesse d’être grignotée par les emprises des grands projets, dits structurants, projets tels que l’autoroute, la voie de chemin de fer… de nouvelles routes et voies d’évitement, mais aussi par l’extension des PDAU qui s’attaquent au domaine agricole par l’avancée du béton, sacrifiant les terres agricoles plus aisées pour les constructions que les zones de hauteur non agricoles et non forestières, parce que construire en plaine est moins coûteux et les exemples ne manquent pas.

Pour développer la production de semences et diminuer les volumes d’importation, pour développer les variétés les mieux adaptées, selon certaines sources, 33 fermes pilotes autogérées viennent de passer aux mains de l’OAIC. Dans ce cadre, la CCLS de Khemis-Miliana vient de se voir attribuer la ferme pilote Benouadhah située à Djendel, une ferme qui s’étend sur 700 ha de terres à blé dont 660 dans un périmètre irrigué, ce qui constitue des atouts majeurs. Cette ferme, qui dispose du réseau d’irrigation, de terres à haut degré de fertilité, et d’un climat modéré, sera consacrée justement au Programme de multiplication de semences dont l’aspect stratégique n’est plus à démontrer.

La CCLS (Coopérative des céréales et des légumes secs) de Khemis-Miliana, qui s’est également dotée d’une unité de traitement et de conditionnement des semences qui est opérationnelle depuis novembre 2016, à l’ouest de la wilaya, à El-Attaf précisément, possède une capacité de traitement de 5 tonnes à l’heure et on ne cache pas le souhait de voir la réalisation d’une station similaire à l’Est dans la daïra de Djendel, pour justement appuyer le PMS.

On signalera, au passage, que l’insuffisance des capacités de stockage pousse la CCLS au recours des réquisitions et à la location d’aires de stockage. De ce fait, durant la campagne des moissons, il a été établi 2 programmes de transfert des récoltes, le premier à partir des 20 points de collecte vers la CCLS et le second programme de la CCLS vers les 4 wilayas limitrophes qui, elles, disposent de moyens de stockage suffisants.

Karim O.