Khalifa bis ?

Khalifa bis ?

Cabale contre Haddad ou guerre ouverte contre les oligarques algériens qui ont amassé de véritables fortunes en l’espace d’une dizaine d’années ? Les observateurs ne font que spéculer sur les mises en garde envoyées à l’ERTHB, société-mère du président du FCE, par le ministère des Travaux publics pour des chantiers à l’arrêt sans motif valable. Entre règlement de comptes personnels et mission de salubrité économique, ils affirment que Tebboune, sur instruction de Bouteflika, veut passer la serpillère et remettre de l’ordre dans une Algérie rongée par la corruption.

Paradoxalement, et dans toute cette tempête estivale, on n’entend pas parler ou prou la SG du PT pourtant si prompte à dégainer lorsqu’il s’agit de dénoncer l’oligarchie et ses soutiens politiques. Est-ce à dire que Louisa Hanoune sait des choses que l’opinion publique ignore ou est loin de soupçonner jusqu’à l’existence ? Cette distance suggère-t-elle une tempête dans une tasse de thé comme l’a laissé entendre le SG du FLN ? Est-on face à un épiphénomène qui donne l’impression de revivre l’épisode Khalifa où les seuls lampistes ont trinqué ? Si certains évoquent une opération mains propres, on est cependant loin de la définition que lui a conférée Ouyahia lors de sa vaste chasse aux gestionnaires des entreprises et établissements nationaux, puisque, et jusqu’à l’heure actuelle, aucun autre nom n’a été inquiété.



Même si on n’est pas dans la confidence, aucun indice ne vient éclairer sur un quelconque élargissement du réveil des institutions touchant d’autres noms ronflants de la sphère des affaires algériennes. Et ils sont connus sur la place publique puisqu’ils ne dépassent pas une quinzaine voire une vingtaine de privilégiés du système. Les dossiers à charge ne doivent pas manquer si on veut les inquiéter mais il faut que la volonté politique suive. Quels que soient les raisons et les objectifs de cette offensive de l’Etat de droit, on ne peut qu’applaudir à la fin d’un statu quo mortel qui a plombé le pays.

Même si les choses ne sont pas dans le meilleur des mondes, même si ceux qui demandent des comptes ne sont pas au-dessus de tout soupçon, même si on a trop privilégié la politique de la carotte et du bâton, ce qui se passe actuellement est une bouffée d’oxygène bénie pour tous les Algériens suffoqués par la multiplication des scandales sans lendemain.

Aujourd’hui Haddad, demain les autres, cependant et tant que les institutions ne sont pas indépendantes, d’autres noms remplaceront les bannis pour prendre une place dans l’économie rentière de l’Algérie.