La foudre va tomber sur le directeur de l’Oref qui, décidément, porte le chapeau tout seul
L’affaire allait prendre une tournure inattendue, il fallait «effacer» cet acte qualifié de «liberticide».
Branle-bas de combat au gouvernement. Deux membres de l’Exécutif, le ministre de la Communication Abdelkader Messahel, et Khalida Toumi, ministre de la Culture, ont réagi suite à l’interdiction de la tenue d’un débat sur l’économie organisé par le journal El Watan aujourd’hui à Alger. L’affaire allait prendre une tournure inattendue, il fallait «effacer» cet acte qualifié de «liberticide». Dans un communiqué, le ministère de la Culture s’est excusé franchement suite à ce «dépassement». «La ministre de la Culture tient à présenter ses sincères et profonde excuses au quotidien El Watan et, à travers lui à toute la presse nationale en les assurant de son engagement à défendre et à garantir le droit constitutionnel, à organiser des débats sur toute question qui les intéresse dans tous les espaces relevant du ministère de la Culture».
Le département de Khalida Toumi invite donc El Watan a tenir sa conférence. «La ministre de la Culture, en visite à Tamanrasset avec le Premier ministre, n’a été informée que le 7 novembre, en fin de journée, et a immédiatement instruit le directeur général de l’Oref de libérer la salle et de contacter les responsables du quotidien El Watan afin qu’ils tiennent leur conférence», indique le département de Khalida Toumi, qui dément «catégoriquement» pour l’occasion avoir interdit la tenue de la conférence-débat. «Tout en condamnant avec la plus grande fermeté ce dépassement inadmissible de la part de la direction générale de l’Oref, le ministère s’engage à prendre toutes les mesures pour que cet acte inqualifiable ne se reproduise plus», ajoute le texte.
La foudre va tomber sur le directeur de l’Oref qui, décidément, porte le chapeau tout seul. Le département de Khalida Toumi assure qu’«une enquête a été ouverte à l’issue de laquelle seront prises les mesures et sanctions qui s’imposent».
La ministre de la Culture tient à présenter ses sincères et profondes excuses au quotidien El Watan et, à travers lui, toute la presse nationale en les assurant de son engagement à défendre et garantir leur droit constitutionnel à organiser les débats sur toute question qui les intéresse dans tous les espaces relevant du ministère de la Culture, précise encore le communiqué. Sur le même ton, le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, a indiqué qu’il «il n’y a pas de bâillonnement ni de privation de liberté de la presse».
Il a assuré qu’il s’agit d’un problème qui «a été mal géré par un directeur (de l’Oref, Ndlr)». «C’est une affaire entre le Cosmos et l’Oref, ce n’est pas une affaire qui relève de l’État», explique-t-il. La demande d’une autorisation de la wilaya d’Alger? «C’est une initiative du directeur de l’Oref», répond M.Messahel. Dans sa version en ligne, El Watan indique avoir reçu mercredi en fin de journée un courrier de l’Office de Riadh el Feth (Oref, rattaché au ministère de la Culture) qui lui avait loué la salle pour l’occasion dès le 27 octobre, lui demandant d’obtenir une autorisation de la wilaya d’Alger pour pouvoir organiser le débat, «chose impossible à réaliser en 24h, à la veille d’un week-end», poursuit-il. Le directeur de publication, Omar Belhouchet a estimé que la mesure revenait de facto à une interdiction et a dénoncé une «atteinte aux libertés». «Ce n’est pas El Watan qui est visé particulièrement, mais tous ceux qui osent développer des points de vue contraires au point de vue officiel», affirme M.Belhouchet. Prévus aujourd’hui, les débats devaient être animés, entre autres, par le juriste Mouloud Boumghar, l’économiste Smaïl Goumeziane, le politologue Mohammed Hachmaoui et le sociologue Abdelkader Lekjaa, autour du thème «Statu quo autoritaire – quel coût pour l’Algérie».