Selon Mme Toumi, le soutien à l’édition et à la création littéraire qui a été érigé en “véritable politique nationale” en 2007, est en nette progression.
En marge de la 15e édition du Salon international du livre d’Alger, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, a organisé, hier matin, au Complexe olympique Mohamed-Boudiaf, une conférence de presse sur le livre et la lecture publique. C’est en compagnie de Mme Akeb Fatiha, responsable au ministère de la Culture, de Rachid Hadj-Naceur, directeur du livre et de la lecture publique et du commissaire du Sila, Smaïn Améziane, que Mme Toumi a précisé, dans son préambule, que “le ministère de la Culture considère le livre et la lecture publique comme étant à la base de la formation du citoyen et du développement de la société.” Et d’ajouter : “La lecture publique contribue à l’élévation du niveau culturel, au raffermissement de l’identité nationale et à la construction d’une société démocratique où l’égalité des chances est accordée aux citoyens.”
En effet, cette rencontre avec la presse a été aussi l’occasion pour la ministre de la Culture de faire le compte-rendu de la politique nationale du livre et de la lecture publique, effective depuis 2005 et qui est “un ensemble de programmes, de mesures et de dispositifs d’ordres réglementaire, financier, fiscal et autres (..)”. Laquelle politique qui, depuis cette date, vise, selon elle, à “assurer un meilleur maillage du territoire national (…)”.
Ce maillage territorial s’articule autour de la mise en place d’un réseau de bibliothèques de lecture publique et d’espaces de lecture : 448 bibliothèques de lecture publique selon le ministère de la Culture ont vu le jour. Elles sont réparties comme suit : 22 bibliothèques principales dans les chefs-lieux de wilaya et 152 bibliothèques locales. Elle a aussi déclaré qu’en 2014, l’Algérie comptera 48 bibliothèques principales de wilaya.
Toujours dans le même sillage, elle a annoncé que depuis 2009, 24 wilayas disposent de bibliobus, des bibliothèques mobiles, et qu’à fin 2010, 22 autres wilayas en seront dotées. Autre point abordé par la ministre, celui ayant trait au soutien à l’édition et à la création littéraire. Selon elle, ce soutien, qui a été érigé en véritable politique nationale en 2007, est en nette progression : en 2006-2007, il a touché 1 227 titres et 100 maisons d’édition ; en 2008-2009, ce ne sont pas moins de 1 021 titres et 150 maisons d’édition qui en ont bénéficié. Quant à l’exercice 2010-2011, le programme est en cours, il touchera, selon elle, environ 1 400 titres. La ministre de la Culture a mis, aussi, l’accent sur la promotion des activités liées au livre figurant dans la politique nationale du livre, à l’exemple de l’institutionnalisation de salons et autres festivals à l’image du Sila, Fibda ou du Festival “lire en fête” qui a vu le jour – à titre expérimental l’été dernier dans six wilayas – et qui, en 2011, s’étendra sur tout le territoire national.
Abordant le Centre national du livre, Khalida Toumi est revenue sur sa création, son organisation interne. “Nous sommes en plein chantier de négociation pour la prise de l’arrêté interministériel qui classera le Centre national du livre”, a-t-elle déclaré, avant d’aborder les principales missions dudit centre (soutenir l’ensemble de la chaîne du livre, encourager tous les modes d’expression littéraire et concourir à la diffusion, sous toutes ses formes, des œuvres littéraires…). Elle a en outre précisé que le directeur de ce centre sera “installé après la clôture du 15e Sila”.
Autre mesure en faveur du livre citée par la ministre, l’extension des privilèges accordés par la loi sur l’investissement au profit des activités inhérentes au livre (LFC 2009), “une ponction” de 0,5% sur le chiffre d’affaires de la téléphonie mobile, qui “alimentera le FDAL” (LFC 2010), ainsi que l’exemption de la TVA – qui entrera en vigueur dès la signature des arrêtés interministériels, pour le papier destiné exclusivement à la fabrication et à l’impression du livre.
Elle a souligné d’autres évènements, comme le prix Ali-Maâchi du président de la République, qui récompense les jeunes créateurs de moins de 35 ans (roman, poésie et œuvre théâtrale écrite). Le problème de la diffusion a aussi été abordé et, à cet effet, des rencontres avec les professionnels du livre auront lieu. Elle a ajouté qu’à la fin de l’année, une rencontre réunira les secteurs de la culture et de l’éducation nationale afin de “parvenir à l’inscription dans les programmes d’enseignement, de l’obligation faite à tous nos écoliers de lire au moins 4 ouvrages par année scolaire”.
Enfin, et pour conclure son compte-rendu, la ministre a établi un comparatif entre le Sila 2009 et le Sila 2010, affirmant que cette 15e édition a connu de nettes améliorations et que la participation des éditeurs, nationaux et étrangers, a été en hausse de presque 30%. Elle assure que la présente édition correspond aux normes internationales et que les erreurs du Sila-2009 ont été évitées cette année.
Lors des débats, et à la question de savoir pourquoi l’Égypte n’a pas pris part au salon d’Alger, la ministre a eu une réponse “diplomatique” en affirmant que l’Algérie et l’Égypte appartiennent au même espace africain et arabe, que les relations entre ces deux pays existent depuis la nuit des temps, depuis Chichnak, Cléopâtre Séléné…, et qu’il est impensable d’imaginer un seul instant une quelconque interruption des relations culturelles.
À cet effet, elle a déclaré qu’elle venait d’assister à Doha, à la conférence des ministres arabes de la Culture, qui a abouti à une stratégie commune pour la promotion de la culture arabe, partagée par tous les pays d’Alecso. ET d’ajouter qu’un sommet des chefs d’État arabes sera bientôt organisé.
Elle a aussi annoncé que tout un programme de numérisation des fonds culturels est en cours, surtout avec le partenariat signé avec le ministère des Postes et des Technologies de l’information et de la communication qui permettra, entre autres, la numérisation de ces fonds (surtout ceux de la Bibliothèque nationale d’Algérie).