M. Mahieddine Khalef est entré dans l’histoire comme étant l’entraîneur qui a infligé la plus lourde défaite aux Marocains sur leur terrain. Les moins jeunes parmi nous se rappellent encore du match presque parfait réalisé par Bensaoula et ses camarades un certain 9 décembre 1979 au stade d’Honneur de Casablanca.
Khalef aussi s’en souvient et nous raconte cette victoire retentissante : «Je dois d’abord préciser que ce match n’a rien à voir avec celui du 27 mars car à l’époque, il régnait une tension palpable à cause des relations entre les deux pays, tout le monde avait peur qu’il y ait des dépassements. J’ai donc axé mon travail sur le volet psychologique. Heureusement d’ailleurs puisque la rencontre s’est déroulée dans un grand fair-play puisque les joueurs se sont félicités en fin de match et les supporters marocains nous ont longuement applaudis.
Mieux, à Mohammadia où nous avions choisi notre quartier général, nous avons été traités comme des rois.» Concernant le déroulement du match, Khalef avait basé sa tactique sur trois éléments : «Les contres, un peu rapides à une touche de balle, et les passes courtes, c’est comme ça que nous les avons battus et dominés. Je dois reconnaître toutefois que nous avons été réalistes à 100%.»
«Le public et le choix des titulaires seront les clés de la victoire»
Concernant la rencontre Algérie-Maroc du 27 mars, Khalef pense que «même si Benchikha n’a pas eu suffisamment de temps pour préparer l’équipe, il sait que les jours qui précéderont la rencontre seront très importants pour choisir le onze rentrant. C’est d’ailleurs le choix des titulaires qui pourrait constituer avec la présence en masse du public la clé de la victoire». Par ailleurs, le héros de Gijon craint l’absence de préparation car, selon lui, «Benchikha n’a pas de baguette magique, il est resté loin de ses joueurs quatre mois durant et cela peut nous jouer de mauvais tours». L’autre appréhension de Khalef concerne certains cadres de l’équipe qui ne seront pas à Annaba pour diverses raisons notamment Meghni, Matmour, Halliche et Kadir. «Personnellement, j’aurais bien aimé voir Meghni durant ce match», a-t-il dit.
«Benchikha a une avance sur Gerets»
Bien que le sélectionneur marocain Eric Gerets ait pu jouer un match amical de plus que Benchikha, Mahieddine Khalef pense que le sélectionneur algérien a une avance sur son homologue marocain.
Suivez l’analyse, elle est très pertinente : «Contrairement à Gerets qui a débarqué récemment au Maroc et qui ne connaît pas la mentalité marocaine, Benchikha a toujours été au fait de tout ce qui touche la sélection algérienne et il connaît très bien la mentalité des joueurs. Benchikha a joué en Algérie, il a entraîné en Algérie que ce soit en clubs ou dans les autres sélections, cela lui permet d’avoir une avance sur Gerets. J’espère seulement qu’il saura tenir le meilleur langage à ses joueurs afin qu’ils maîtrisent leurs nerfs car la rencontre se jouera aussi au mental.»