Dans un entretien accordé hier au journal français L’Equipe, le milieu de terrain des Verts, Khaled Lemouchia, est revenu sur les incidents qui ont émaillé l’avant et l’après Egypte-Algérie (2-0), disputé samedi.
Le sociétaire de l’Entente de Sétif, qui a reçu jeudi une pierre sur le crâne lors de la lâche attaque perpétrée par des supporters égyptiens contre le bus des joueurs algériens, qui lui a valu d’ailleurs trois points de suture, raconte que certains de ses coéquipiers étaient «blancs, livides», d’autres «étaient paralysés et cela s’est vu sur le terrain».
Il n’y est pas allé de main morte pour fustiger la Fifa qui, selon lui, a traité cette affaire avec beaucoup de passivité. «Je suis consterné par l’attitude de la Fifa dans cette affaire. Elle aurait dû prendre des sanctions contre l’Egypte et empêcher la tenue du match dans ce contexte.» Et d’ajouter : «Si la Fifa préfère les Egyptiens à notre place en Coupe du monde, qu’elle le dise clairement.»
Lemouchia, qui est suspendu pour le match d’appui au Soudan pour cumul de cartons, pense que l’instance de Joseph Blatter aurait agi autrement si le contraire s’était produit «si les Egyptiens avaient été agressés de la sorte à Alger», «ils auraient immédiatement fait demi-tour, seraient rentrés chez eux, auraient demandé la victoire sur tapis vert et l’auraient obtenue. Là, il n’y a rien et dans deux ou trois mois, si nous sommes éliminés, personne ne se souviendra des événements du Caire. C’est ça le sport ?».
Et d’enchaîner : «Personne ne bouge au niveau des instances internationales, regrette Lemouchia. Cette absence de prise de conscience me dépasse. On a l’impression qu’il ne s’est rien passé, que l’on a juste disputé un match tranquille, alors que la peur était présente, cela se sentait.»
O. M.