«vive l’Algérie, pays arabe, vive l’Egypte, pays arabe !»
Cheb Khaled, le roi du raï, et le très populaire chanteur égyptien Mohammed Mounir se sont produits jeudi soir devant des dizaines de milliers de personnes près du Caire, dans une ultime tentative de calmer les esprits après la montée de tension entre les supporters algériens et égyptiens.
Le concert, qui a réuni près de 45 000 personnes, selon les organisateurs, s’est tenu quelques heures après que le bus de l’équipe nationale de football d’Algérie qui venait d’arriver au Caire eut été attaqué à coups de pierres.
Un événement qui a compliqué la tâche des organisateurs, angoissés à l’idée qu’il pourrait dégénérer en bataille rangée entre Egyptiens, chauffés à blanc par les médias de leur pays, et les groupes de supporters algériens présents sur les lieux.
Fort heureusement, aucun incident ne s’est produit lors de ce concert symbolique, même si les spectateurs locaux n’ont pas manqué de scander quelques slogans chauvins. Sur scène, les deux chanteurs, même s’ils n’ont pas une seule fois mentionné le match crucial pour la qualification au Mondial 2010 de football, ont voulu calmer les esprits. Et qui mieux que la musique pourrait adoucir les mœurs, se sont certainement dit les deux artistes qui ont entonné tube sur tube.
«Vive l’Egypte, pays arabe, vive l’Algérie, pays arabe !», a lancé cheb Khaled. Les spectateurs, parmi lesquels se trouvaient de petits groupes d’Algériens, ont entonné ensemble les tubes de cheb Khaled Abdelkader, Ya chebba et Di di. Mais des groupes de supporters égyptiens chauvins n’ont pas cessé en effet de provoquer verbalement les
Algériens, leur promettant l’enfer aujourd’hui à l’occasion de la rencontre cruciale qui déterminera le sort de chaque équipe pour le Mondial.
«Ce sera œil pour œil, dent pour dent. On va leur rendre la monnaie de leur pièce», proclame Aya Samir Azab, 19 ans, une étudiante cairote.
«On va mettre le feu au stade », promet pour sa part Mohammed Ahmad, un ingénieur de 24 ans. Face aux tensions, Ahcene Talem, un commerçant algérien venu spécialement au Caire pour le match, se veut rassurant. «C’est une minorité de voyous» qui veut mettre le feu aux poudres, affirme-t-il.