Abdelhamid Kermali est encore présent dans le monde du football, pour ceux qui l’ignoraient. Membre de l’Association des anciens joueurs du FLN, il donne aujourd’hui des conférences à travers le pays et des conseils aux jeunes entraîneurs.
Quel est votre commentaire sur le match contre le Maroc ?
L’équipe nationale n’a pas joué un match, mais 25 minutes de jeu seulement. Par la suite, il y a eu défaillance à tous les niveaux. En particulier sur le plan technico-tactique. Je n’ai jamais vu l’EN dans un état aussi catastrophique, que cette fois. Cela a commencé après 25 minutes de jeu, comme je viens de le dire et a duré jusqu’à la fin de la partie. Je souhaite, que cette défaite ne soit qu’un accident de parcours.
Certains éléments de l’EN ont montré leurs limites. Pensez-vous, que ce n’est qu’un accident de parcours ?
On doit reconnaître qu’on a trop parlé de cette sélection, mais le travail qui se fait à son niveau n’est pas consistant. En tous les cas, il y a deux décennies, l’EN n’était pas aussi bien entourée. On doit faire attention à ne pas s’embarquer dans une voie qui mène vers la crise.
Quel est votre avis sur les choix tactiques de Benchikha ?
Que voulez-vous que je vous dise ? Benchikha est un collègue. Avant ce match, il était perçu comme le sauveur, maintenant, il est jeté en pâture à la vindicte populaire. Si au moins, le sélectionneur était entouré d’un DTN, ce qui n’est pas le cas. Il aurait trouvé un appui et des conseils, parce qu’il manque d’expérience. En cas de défaite, il aurait trouvé un soutien. Il existe des entraîneurs qui ont assez d’expérience, pour pousser le football vers l’avant. La FAF aurait dû œuvrer pour mettre en place, une DTN, assez forte. On a tout à gagner en plaçant des footballeurs de métier au sein de cette DTN.
Comment entrevoyez-vous l’avenir immédiat de l’EN ?
La sélection actuelle n’a plus d’avenir. Certains joueurs y faisant partie ne sont plus en mesure de donner un plus à cette EN. Le joueur qui a mis le ballon de la tête sur le poteau (Djebbour, Ndlr) nous a empêché de revenir dans le match, d’une façon étrange. C’est surprenant de ne pas être concentré dans des moments aussi importants que ne l’était cet attaquant. Les Verts ont besoin de sang neuf, surtout que nous avons à mon sens perdu tout espoir de nous qualifier à la phase finale de la CAN 2012.
Avez-vous des solutions à proposer ?
Je constate depuis quelques temps, que les joueurs qui composent l’équipe olympique sont en train de réaliser de belles choses. Ils ont entre 20 et 21 et l’avenir leur appartient, il faut s’intéresser de plus près au U 23.
Quel est l’avenir du staff technique actuel de l’EN ?
Je ne sais pas, si le sélectionneur a démissionné ou pas encore.
Il vient de le faire…
Je pense qu’il faille d’abord installer cette DTN, et à elle de faire les propositions concernant le choix du coach. Il y a d’anciens footballeurs qui sont en mesure de faire partie de cette DTN et prendre les rênes de l’EN.
Donnez-nous des noms…
J’ai souvent parlé de Madjer et je l’ai toujours dit. Il est en mesure de diriger l’Equipe nationale, de par son expérience d’ancien footballeur.
Mais il n’a pas exercé très longtemps ce métier…
Il s’est exercé aux côtés de Rachid Makhloufi et auprès de moi. Il a travaillé dans le Golfe. Je voit aussi Fergani. On peut faire appel à ces anciens footballeurs au sein de la DTN, aussi.
Comment voyez-vous l’avenir ?
Quand on avait sous la main des joueurs de la trempe de Belloumi et de Madjer, on jouait à l’algérienne. Mais, maintenant, on constate qu’au niveau de l’EN, c’est la valse des entraîneurs. Nous avons besoin d’un entraîneur, d’une manière de jouer et de joueurs et tout cela risque de demander du temps.
Pensez-vous, que l’effectif actuel doit partir ?
Non, je n’ai pas dit cela. Il y a des éléments qui sont encore en mesure de donner un plus, mais je pense que cette lourde défaite nous oblige à réfléchir encore mieux et faire un travail de base. Une défaite par 4 à 0 veut dire que les choses vont très mal au sein de l’EN, on doit redémarrer sur des bases plus saines.
