Au moins 48 personnes ont été tuées hier soir dans une nouvelle attaque attribuée aux islamistes somaliens shebab…
Ces deniers, ont pris d’assaut une localité proche de l’archipel touristique de Lamu, sur la côte kényane, ouvrant le feu sur des hôtels , des restaurants, et des bâtiments publics. Le chef de la police kényane, David Kimaiyo, a attribué ce matin cette «attaque haineuse » à des shebab venus de la Somalie voisine, dont la frontière est située à environ une centaine de kilomètres au nord. Ce matin, des habitants étaient toujours en état de choc. Certains criaient de douleur parmi les décombres et les morceaux de tôle effondrés.
Une cinquantaine d’hommes ont perpétré cette attaque en pleine retransmission de la Coupe du monde de football dans la localité de Mpeketoni, légèrement en retrait de la côte et à une trentaine de km de la ville touristique et historique de Lamu, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Les assaillants ont d’abord attaqué le poste de police local, mais ont été repoussés, selon une porte-parole de la police kényane, Zipporah Mboroki. Ils ont ensuite ouvert le feu dans la rue, avant d’attaquer notamment des hôtels et des restaurants où les clients attablés regardaient à la télévision les matchs du mondial brésilien, et d’incendier plusieurs bâtiments.
« Le bilan est passé à 48 morts », a indiqué la Croix-Rouge sur son compte Twitter, révisant un précédent bilan de 34 morts. La plupart des hommes armés après avoir réussi à quitter la localité ont ensuite continué à semer la terreur aux alentours, notamment dans le village de Kibaoni, à environs six km de Mpeketoni. « Je les ai entendus crier en langue somali alors qu’ils tiraient dans tous les sens », a-t-il dit à l’AFP. « Je suis parvenu à fuir et à m’enfermer chez moi ». Une autre habitante, Anne Gathigi, a raconté que les assaillants, après avoir fait irruption chez elle et abattu son mari à bout portant, lui ont affirmé qu’ils faisaient partie des shebab.
« Ils m’ont demandé si je savais qui étaient les shebab. Ils m’ont dit que notre gouvernement ayant refusé de retirer nos troupes de Somalie, ils devaient venir (au Kenya) pour ne laisser que -des veuves et des orphelins ». Cette opération, qui n’a pas été revendiquée dans l’immédiat, est la plus meurtrière et la plus spectaculaire depuis l’assaut par un commando shebab du centre commercial Westgate de Nairobi en septembre 2013, qui avait fait au moins 67 morts.
Le Kenya a été visé par une série d’attaques depuis que son armée est entrée en Somalie en octobre 2011 pour y combattre les shebab, après plusieurs incursions des islamistes sur son sol. Les attentats, ciblant notamment des bus et un marché, se sont multipliés depuis mars. L’attaque de Mpeketoni porte à au moins 76 le nombre de personnes tuées depuis le début de l’année au Kenya dans des attentats attribués au shebab ou à leurs sympathisants.
R. I. /Agences
«Le bilan est encore susceptible de s’alourdir»
Un policier sur place ayant requis l’anonymat, a confirmé ce chiffre: « 47 corps ont été transportés à la morgue et une personne est morte à l’hôpital ». Un autre policier sur place a estimé que le bilan était encore susceptible de s’alourdir car « la recherche d’autres corps est toujours en cours ». « Il y avait une cinquantaine d’assaillants lourdement armés dans trois véhicules. Ils portaient le drapeau des shebab et parlaient en somali. Ils criaient -Allah ô Akbar, a déclaré le préfet adjoint du département, Benson Maisori.
« Dès que l’attaque contre le poste de police a commencé, les responsables locaux ont demandé à tous les établissements publics qui retransmettaient la Coupe du monde, de fermer et aux clients de rentrer chez eux », a raconté à l’AFP Ferdinard Omondi, un journaliste kényan arrivé sur place dès le début de l’assaut.