Kenya / Elections, Des scrutins sur fond de violence

Kenya / Elections, Des scrutins sur fond de violence

– Douze personnes dont six policiers, ont été tuées lors d’attaques contre des forces de l’ordre dans la nuit de dimanche à lundi.

Le nouveau bilan est communiqué par la police. «Six policiers et six (de leurs) agresseurs ont été tués pendant les affrontements», a déclaré à la presse, le chef de la police kenyane, qui soupçonne des militants d’un mouvement sécessionniste régional, le MRC, d’être à l’origine de ces violences.



Un groupe de deux cents jeunes gens armés de fusils et d’arcs ont tendu une embuscade à des forces de police dans le quartier de Changamwe, dans la banlieue de Mombasa, deuxième ville du Kenya, selon la police. Une autre attaque a ensuite eu lieu dans la localité voisine de Kilifi, faisant un mort, toujours selon la police.

Les attaques évoquées par la police ne paraissaient pas perturber gravement le processus électoral sur la côte du Kenya, une des régions les plus susceptibles d’être le théâtre de violences en raison de fortes disparités sociales, de l’existence d’un mouvement sécessionniste et de la présence de sympathisants des insurgés somaliens shebab. «400 policiers ont été envoyés en renfort dans la région de la Côte pour y être déployés», a précisé le chef de la police. Des inconnus ont, par ailleurs, fait détoner un engin explosif devant un bureau de vote dans la ville de Mandera, à la frontière entre le Kenya et la Somalie, sans faire de victimes, toujours selon la police. L’explosion a brièvement interrompu le processus de vote, qui a repris ensuite. 14,3 millions de Kenyans sont appelés à voter aujourd’hui, lundi, pour six élections dont la présidentielle, qui s’annonce très serrée. Et les bureaux de vote ont ouvert ce matin à 06h 00 (03h 00 GMT). Sur ces élections plane l’ombre des terribles violences ayant marqué le précédent vote fin 2007, ont constaté les journalistes de l’AFP. De longues files d’électeurs se sont formées devant de nombreux bureaux de vote à Nairobi, Mombasa – deuxième ville du pays sur la côte de l’océan Indien – et Kisumu, dans l’Ouest, fief du Premier ministre, Raila Odinga, l’un des favoris de la présidentielle. Les bureaux doivent fermer à 17h00. Quelques bureaux ont ouvert avec plusieurs minutes de retard.

Devant l’école primaire de Kibera, tentaculaire bidonville de Nairobi, une longue file d’électeurs arrivés très tôt et bloqués devant le portail fermé, a manifesté bruyamment son impatience, criant et tapant sur les portes, avant que le bureau n’ouvre. Les opérations de vote ont finalement commencé près d’une heure après l’ouverture officielle du scrutin. «Je suis arrivé à 03h45 (01h45 GMT).

Je suis venu très tôt parce que je voulais éviter de longues queues», a expliqué Denis Kaene, un chômeur de Kibera âgé de 34 ans, qui «souhaite des élections pacifiques». Kibera avait été l’un des principaux foyers de violences fin 2007-début 2008.

R. I. / Agences