Aurélie Kaylia Nemour, sacrée championne olympique aux barres asymétriques lors des Jeux Olympiques de Paris 2024, revient une nouvelle fois sur les violences physiques et psychologiques qu’elle affirme avoir subies durant des années sous la direction de ses anciens entraîneurs, Marc et Gina Chirilcenco. À l’occasion de la sortie de son livre L’ombre de l’or, publié aux éditions Alisio, la jeune gymnaste algérienne revient sur son passé qu’elle tente encore de surmonter.
« Je sais aujourd’hui que ce que j’ai vécu n’avait rien de normal », a-t-elle confié au média français « Le Parisien ». Dans son récit, la championne de 19 ans décrit une période marquée par une véritable « emprise », selon ses mots, exercée par le couple d’entraîneurs du club d’Avoine-Beaumont, qu’elle a décidé de quitter en mai dernier. Elle évoque des entraînements menés à un rythme « quasi militaire », sans le moindre jour de repos, et prolongés jusqu’à l’épuisement physique. Elle relate également des violences, tant verbales que physiques, qui ont profondément marqué son adolescence.
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La médaillée d’or aux JO Paris-2024 raconte notamment ces épisodes où, après avoir été renvoyée des entraînements et contrainte de se rendre aux vestiaires, son entraîneur Marc lui ordonnait de revenir en courant pour présenter des excuses, une à une, à toutes les personnes présentes dans la salle. « J’étais meurtrie par ces humiliations répétées. À force, je n’étais plus qu’un robot », confie-t-elle, encore bouleversée par ces souvenirs. Elle affirme également que son ancien coach n’hésitait pas à lui lancer des rouleaux en mousse en guise de punition lorsqu’elle n’exécutait pas correctement un exercice.
Un environnement toxique dans le sport de haut niveau
Et ce n’est pas la première fois que Kaylia Nemour fait de telles révélations. En juillet dernier, la jeune championne algérienne s’était déjà exprimée publiquement sur les pratiques qu’elle dénonce aujourd’hui avec davantage de recul. Elle expliquait alors combien elle et ses camarades étaient, selon elle, sous « emprise ». « Là-bas, on ne se rend pas compte. On ne voit rien. Comme on n’a connu que ça, depuis toujours, cela nous paraît normal », racontait-elle. Elle assure désormais avoir compris qu’il est possible d’atteindre le très haut niveau « dans un environnement plus sain et plus apaisé », loin de l’idée selon laquelle la dureté extrême serait un passage obligé.
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Face à ces accusations, Marc et Gina Chirilcenco ont contesté catégoriquement toute forme de maltraitance. Le couple avait dénoncé ce qu’il estime être « une campagne de dénigrement » dirigée contre eux, affirmant que toute l’affaire repose sur « un problème de ressenti ». « L’exigence n’est pas de la maltraitance », avaient-ils défendu.
Malgré ces démentis, la parole de Kaylia Nemour continue de résonner dans le monde de la gymnastique, et son témoignage offre un éclairage poignant sur les dérives possibles au sein du sport de haut niveau.
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