Kaylia Nemour décroche l’or aux Mondiaux de gymnastique 2025 de Jakarta : une 1re pour l’Algérie

Kaylia Nemour décroche l’or aux Mondiaux de gymnastique 2025 de Jakarta : une 1re pour l’Algérie
Algerie360 (24)

Le vendredi 24 octobre, lors des championnats du monde de gymnastique artistique tenus à Jakarta, la jeune gymnaste algérienne Kaylia Nemour s’est illustrée sur l’agrès des barres asymétriques, un exploit qui ne restera pas seulement inscrit dans les résultats, mais dans l’histoire. En décrochant la médaille d’or à cet agrès, elle marque un tournant à plusieurs niveaux : personnel, national et continental.

Nemour a livré une performance d’exception, combinant amplitude, fluidité et précision technique sur un agrès où la moindre erreur est immédiatement sanctionnée. Sa routine a été saluée par les juges pour sa note élevée et son exécution quasi-parfaite, lui permettant de devancer ses concurrentes les plus aguerries.

Ce titre de championne du monde vient après qu’elle a déjà inscrit son nom dans les annales en 2023 en remportant l’argent aux mêmes barres, devenant alors la première gymnaste africaine à monter sur un podium mondial.

Cet accomplissement résonne puissamment pour l’Algérie : il confirme que le pays ne se contente plus d’être spectateur sur la scène mondiale, mais bien compétiteur avec une athlète capable de l’emporter face aux grandes nations de la gymnastique. De plus, en s’imposant à Jakarta, Nemour a démontré que son passage du statut de prometteuse à celui de championne était pleinement consommé.

Enfin, au-delà du résultat sportif, cette victoire porte un message fort : celui de la possibilité pour les athlètes africaines de réussir au plus haut niveau, malgré un cadre encore souvent dominé par l’Europe, les États-Unis ou l’Asie. Kaylia Nemour apparaît désormais comme un modèle, une référence emblématique pour toute une génération.

Alors que les applaudissements viennent retentir et que les juges annoncent son nom, Nemour serre les poings, respire longuement et laisse la réalité l’envahir : la voilà championne du monde aux barres, un exploit gravé pour l’Algérie et pour l’Afrique.

Mondiaux de gymnastique à Jakarta : le déroulement de la victoire

Aux Championnats du monde de gymnastique artistique 2025 à Jakarta, l’Algérienne Kaylia Nemour a offert une démonstration de maîtrise et de sang-froid sur l’un des agrès les plus exigeants : les barres asymétriques. Son parcours, du tour qualificatif à la finale, s’est déroulé comme un véritable sans-faute, concluant par un sacre historique pour l’Algérie et pour l’Afrique.

Dès les qualifications, la jeune championne s’est distinguée par une prestation d’une grande précision. Avec une note impressionnante de 15,533 points (7,100 pour la difficulté et 8,433 pour l’exécution), elle s’est immédiatement hissée en tête du classement provisoire.

Sa routine, composée de transitions aériennes impeccables et d’un enchaînement d’une rare fluidité, a suscité l’admiration du public et des juges. Aucun tremblement, aucune hésitation : Nemour a abordé la compétition avec la confiance des grandes gymnastes, celle qui annonce une finale de haut niveau.

Le jour de la finale, dans une salle comble où résonnaient autant les encouragements algériens que les applaudissements des spectateurs internationaux, Kaylia Nemour s’élance la dernière, comme pour clore le spectacle. Son enchaînement débute par une montée rapide et puissante, suivie d’une série de liaisons complexes où chaque mouvement semble calculé au millimètre. La transition entre les barres, signature de son style, impressionne par sa hauteur et son amplitude.

Le public retient son souffle jusqu’à la réception finale, parfaitement contrôlée, où Nemour atterrit sans la moindre faute.

Le verdict des juges ne tarde pas : 15,566 points, un score supérieur à celui des qualifications et synonyme de médaille d’or. Elle devance la Russe Angelina Melnikova et la Chinoise Yang Fanyuwei, qui terminent à égalité à 14,500 points. À seulement 18 ans, Nemour s’offre le premier titre mondial de l’histoire de la gymnastique algérienne et africaine.

Jeux olympiques de Paris 2024 : Kaylia Nemour offre l’or à l’Algérie

Pour la très prometteuse Kaylia Nemour, les Jeux olympiques représentent l’accomplissement d’un rêve préparé durant des années. Aux Jeux olympiques d’été de 2024 à Paris, elle n’est pas simplement venue participer : elle est venue marquer l’histoire.

Durant les phases de qualification, Nemour s’est montrée à la hauteur de l’enjeu. Elle s’est qualifiée pour la finale du concours général, ce qui déjà constitue un exploit en soi pour une gymnaste africaine à ce niveau. Elle s’est également assurée une place pour la finale sur les barres asymétriques, son agrès de prédilection.

Le jour de la finale des barres, dans une ambiance électrique à l’arène de Bercy, Nemour a livré une routine d’une maîtrise étonnante pour son âge (17 ans). Avec une note de 15,700, elle devance la chinoise Qiu Qiyuan (15,500) et l’américaine Sunisa Lee (14,800) pour décrocher l’or.

Cette médaille d’or olympique est doublement historique : elle est non seulement la première pour l’Algérie dans la gymnastique artistique, mais aussi la première jamais remportée par un athlète africain dans cette discipline.

Au-delà du podium, Nemour a prouvé qu’elle n’était pas une spécialiste limitée à un seul agrès : sa qualification au concours général atteste de son niveau global.

Elle a ainsi montré que son ambition ne s’arrête pas à un titre, mais vise une progression globale.
Ainsi, aux Jeux olympiques, Kaylia Nemour passe de l’ombre à la lumière, d’espoir à championne et inscrit son nom dans les annales du sport algérien et africain. Sa performance restera comme une source d’inspiration pour les futures générations, en Algérie et ailleurs.

Kaylia Nemour : le parcours d’une athlète d’exception

Née le 30 décembre 2006 à Saint-Benoît-la-Forêt, en France, Kaylia Nemour est la fille d’un père algérien originiaire de Jijel (province de Beni Meslem) et d’une mère française. Elle grandit dans la région Centre-Val de Loire et commence la gymnastique à l’âge de quatre ans, guidée déjà par une passion que l’on devine précoce.

Elle rejoint le club Avoine-Beaumont Gymnastique en Indre-et-Loire, entraînée par le couple de cadres Marc et Gina Chirilcenco, qui vont accompagner son ascension. Ses premières années sont marquées par un travail acharné et des résultats solides en France, où elle se distingue dans la catégorie « espoir ».

En 2021, un tournant : des douleurs aux genoux aboutissent à une opération pour traiter une ostéochondrite. Le club, le corps médical et la gymnastique française sont alors en désaccord, provoquant des tensions. Face à un choix entre déménager vers un pôle national français ou rester à Avoine, Kaylia choisit sa stabilité.

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Le choix de l’Algérie et l’ascension vers le sommet mondial

Le différend entraîne son changement de nationalité sportive : en 2022, elle opte pour l’Algérie, héritage paternel, et la Fédération internationale de gymnastique valide la transition après la période de carence. Représentant désormais l’Algérie, elle confirme son talent en 2023 en devenant championne d’Afrique du concours général, et en signant une médaille d’argent aux barres aux championnats du monde, une première pour une gymnaste africaine.

Dotée d’une technique d’exception, notamment avec un élément aux barres asymétriques désormais nommé « Nemour » dans le Code des points de gymnastique, elle combine une grande amplitude, une grande confiance et une volonté de fer. Ses entraîneurs la décrivent comme « une force mentale, persévérante, qui répète sans relâche jusqu’à la maîtrise ».

Alors que l’avenir s’ouvre à elle, son histoire reste un témoignage puissant : non seulement d’un talent brut converti en titre mondial et olympique, mais d’une jeune femme qui a décidé de porter haut les couleurs de l’Algérie et du continent africain dans un sport dominé par d’autres.