L’assassinat de Kasdi Merbah, il y a 19 ans continue de susciter des interrogations qui remettent en cause la version officielle de l’attentat terroriste.
A la veille de cet anniversaire, trois membres de la famille de l’ex-chef du Gouvernement Khalef S, Khalef M et Khalef D, ont rendu public un communiqué dans lequel, ils revendiquent la vérité sur « ce qui s’est réellement passé » en ce jour du 21 août 1993 quand l’ex-chef de la puissante sécurité militaire était assassiné à Bordj El Bahri, en compagnie de son frère, son fils et deux de leurs compagnons.
Pour les trois signataires, le crime est signé : il est le fait d’un « commando suréquipé et surarmé, ne laissant aucun doute sur sa nature ».
L’enquête déclenchée par les autorités de l’époque, pour élucider ce crime « a été des plus rudimentaires, voire bâclée, puisque c’est la solution de facilité qui a été vite choisie, consistant à interpeller des pauvres hères de la région et à leur imputer ce crime abject.
Ni autopsies, ni auditions, ni étude balistique, ni recherches approfondies n’ont été effectuées à l’image de ce qui s’est passé pour d’autres assassinats non encore élucidés ». Le procès organisé pour juger les personnes arrêtées est qualifié dans le communiqué de « parodie » visant surtout « à évacuer une affaire jugée trop encombrante pour vite s’en débarrasser ».
Les trois signataires du communiqué remettent en cause la thèse de l’assassinat terroriste régulièrement avancée par certains journaux qui « s’évertuent à travers des articles inspirés, voire dictés, à entretenir l’idée de l’attentat islamiste, insidieusement et pernicieusement inoculé dans l’esprit des lecteurs de moins en moins crédules ».
Les auteurs du communiqué rappellent leurs multiples et incessantes démarches auprès de « la plus haute autorité politique de l’Etat pour revendiquer une enquête judiciaire sérieuse, à même de jeter la lumière sur cette atrocité et démasquer les véritables auteurs et commanditaires de ce forfait lâche et infâme ».
Une révision du procès par des moyens nationaux, sinon…
Et pour toute réponse, déplorent-ils, « nous n’avons eu droit qu’à un silence épais et pesant certainement embarassé mais que nous percevons comme une forme de mépris et de dédain ».
En dépit de cette fin de non recevoir qui s’apparente à une fuite en avant, les membres de la famille Merbah réaffirment leur détermination « de ne pas renoncer à leur droit imprescriptible et surtout à notre devoir de mémoire impérieux de revendiquer la vérité sur ce qui s’est passé ».
C’est par attachement viscéral « à la mère patrie et au serment de Novembre » que la famille de Kasdi Merbah s’est limitée à exiger une révision du procès par des moyens nationaux. Une démarche qui risque d’être abandonnée, si le déni de vérité persiste, laissent entendre clairement les signataires du communiqué.
« Ceux qui ont pu être tentés de rire sous cape en considérant notre demande comme naïve et puérile et qui se sont soustraits à leurs lourdes responsabilités, déchanteront vite le jour où le contrôle de la situation leur échappera et qu’ils se trouveront face à un chaos indescriptible dont ils auront été les maîtres d’œuvre » concluent les auteurs du communiqué pour qui « la Vérité est Une et qu’elle a pour vocation cosmique de s’imposer à tous en tous lieux et en tous temps ».