Le FFS est résolument décidé à s’ouvrir davantage.
Politiquement, d’abord, en direction des forces politiques et partenaires qui partagent ses idées.
Sur le plan organisationnel, ensuite. En procédant au recrutement d’un millier de jeunes ayant intégré l’école de formation du parti, le FFS connaît un processus de re(encadrement) et de renouvellement à 90% des compétences et cadres du parti.
A l’ouverture du conseil national extraordinaire, Karim Tabbou a réitéré que, pour son parti, «le combat est toujours le même : changement radical, pacifique et démocratique du système».
Après un verdict sans appel de la situation sociopolitique du pays où il a souligné que le pays vit une «période de repli et de régression politiques», et faisant état «de menaces et atteintes sur le pluralisme et les libertés qui se précisent», le premier secrétaire national du plus vieux parti de l’opposition estime qu’«un effort d’ouverture, de réflexion et de lucidité est indispensable», et que «de nouvelles formes d’organisation et d’action sont à créer entre les différents partenaires politiques et sociaux».
Mettant en exergue la nécessité de faire le bilan des convergences politiques entre les différents acteurs politiques et sociaux, M. Tabbou a balisé le terrain : «Pour le FFS, l’ouverture, les alliances, l’unité d’action ne peuvent être bâties sur le mensonge, le calcul personnel et la tentation de leadership».
Pour le FFS, ajoute-t-il, «les contrats et les alliances ne peuvent être signés qu’entre des acteurs représentatifs dont les objectifs et les stratégies politiques sont compatibles avec nos buts politiques et notre conception de l’éthique et de l’action politiques».
Dans un point de presse, Karim Tabbou a indiqué que le FFS a «évalué toutes les positions exprimées par les forces politiques et les organisations» en présence, que ce soit avant ou après l’élection présidentielle, affirmant avoir enregistré que beaucoup de personnalités ont exprimé le vœu de se rassembler autour des objectifs communs.
Il dira avoir lu les contributions et déclarations de Benbitour, de Sid-Ahmed Ghozali et d’autres.
Avant de signifier son désaccord avec ceux qui tendent à circonscrire son alliance dans une «association de sigles», le responsable du FFS soulignera la nécessité de débarrasser la scène politique de ce qu’il qualifiera de «parasites» ou de «poussières» politiques, en allusion à une personnalité qui, affirme-t-il, était au gouvernement et dit être en attente d’agrément pour son parti tout en apportant son soutien à la candidature du Président.
Quant au décalage du week-end au vendredi-samedi, c’«est le vrai théâtre japonais», selon Karim Tabbou, qui estime que «les Algériens doivent juste arranger leur calendrier, alors que leurs souffrances restent en l’état» et que «cela ne peut arranger que certains milieux d’affaires».
Dans le contexte actuel, a-t-il ajouté, c’est un faux débat et une diversion. L’affaire de Tibéhirine, d’après ses dires, «soulève la question de la vérité de ce qui s’est réellement passé en Algérie depuis 1991».
«Cela renvoie à la définition de la réconciliation, basée sur la justice et la vérité», telle que prônée par le FFS.
Pour lui, «tout comme les affaires Khalifa, Mecili, et d’autres, celle de Tibéhirine met en exergue le pacte du silence entre Alger et Paris».
Cette affaire, qui «s’inclut dans la tragédie nationale, est une zone d’ombre qui finira par s’éclaircir un jour», estime-t-il.
En abordant la question des familles des disparus, Tabbou, qui a fait état d’un acte de «corruption politique», parce que ces dernières auraient été approchées pour signer une déclaration attestant la mort de leurs proches, a souligné la nécessité que «ce dossier soit débarrassé de tout calcul politicien».
Le FFS, soulignons-le, a tenu hier une session extraordinaire de son conseil national consacrée aux questions d’organisation.
Il s’agit de l’adoption des outils nécessaires à l’application des textes du dernier congrès du parti, notamment ceux portant sur la mise en place des fédérations, et plus particulièrement des jeunes, qui devrait avoir lieu durant le dernier trimestre de l’année en cours.
L’instance du FFS devrait en outre adopter une résolution pour la mise en place d’un mémorial à la mémoire des martyrs du FFS de 1963 et de tous les militants ayant quitté le parti.
Mis à part le point sur la situation politique du pays, les membres du conseil national devaient examiner des projets de résolution portant, entre autres, sur les modalités d’organisation d’un congrès fédéral et la mise en place de collectifs devant regrouper des jeunes, des femmes et d’anciens militants du FFS.