Karim Tabbou: “Le pouvoir algérien est comme les métastases dans le corps”

Karim Tabbou: “Le pouvoir algérien est comme les métastases dans le corps”

Animant, jeudi dernier à Bouzeguène, un meeting populaire devant un très nombreux public, Karim Tabbou s’est exprimé sur la situation politique du pays depuis le début du mouvement, le 22 février dernier. L’orateur a plaidé pour la mise en place de véritables conditions démocratiques pour sortir le pays de cette crise en indiquant que “pour le pouvoir, le 22 février, c’est le début de la crise, alors que pour nous, c’est plutôt le début de la solution”.

Il a comparé le pouvoir algérien “aux métastases qui gangrènent un corps et il faut donc procéder à la reconstitution cellulaire”. Tabbou ajoutera : “Ce pouvoir mafieux refuse de reconnaître que Bouteflika, après avoir tenté de se maintenir pour un cinquième mandat puis d’annuler les élections, a été révoqué et chassé par la révolution, mais ce pouvoir continue de considérer que le président déchu a démissionné.” L’orateur dira encore : “Le chef de l’armée, Gaïd Salah, fait ressortir l’article 102 pour maintenir le régime au pouvoir et continuer à manipuler les élections à travers Bedoui et Bensalah.”

À propos de la Constitution de Bouteflika, Tabbou fera savoir que les 112 articles de cette Constitution font du président non pas un roi, mais un véritable empereur : “C’est lui qui désigne tout le monde, y compris le recteur de l’université qui est un poste scientifique, alors qu’il relève de la compétence de la communauté universitaire d’élire démocratiquement son propre recteur.” Pour Karim Tabbou, “il faut mettre en marche la transition politique qui signifie tout simplement un passage rapide d’un point à un autre. Pourquoi tout ce qui est beau fait peur au pouvoir ? Pourquoi aller aux élections, surtout avec Bensalah, artisan de l’échec de l’Algérie, architecte de toutes les fraudes et de la corruption généralisée dans le pays ?

Dans les pays qui se respectent, c’est l’administration qui gère les élections en toute neutralité, ce qui n’est pas le cas chez nous, où les élections sont truquées d’avance au profit d’intérêts occultes”. Enfin, Karim Tabbou plaidera énergiquement pour “la condamnation de Bouteflika pour haute trahison. Il a construit des prisons, et c’est lui et toute sa bande mafieuse qui les rempliront, mais elles risquent d’être trop exiguës”, conclut Karim Tabbou.

KAMEL NATH OUKACI