Karim Tabbou, Amar Ghoul et Salhi Chawki De la dissidence à la création de nouveaux partis

Karim Tabbou, Amar Ghoul et Salhi Chawki De la dissidence à la création de nouveaux partis
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La loi sur les partis politiques adoptée récemment n’est plus répressive. Le département de Ould Kablia a fait déjà montre de souplesse dans le traitement des dossiers. C’est ainsi que, de nouveau, des hommes politiques en conflit avec leur direction songent sérieusement à la création de nouveaux partis politiques.

Le chemin semble bien tracé. Si on a un différend avec sa formation politique, le procédé est connu : créer un nouveau parti et se lancer dans une autre aventure politique.



La loi sur les partis politiques adoptée récemment n’est plus répressive. Le département de Ould Kablia a fait déjà montre de souplesse dans le traitement des dossiers. C’est ainsi que, de nouveau, des hommes politiques en conflit avec leur direction songent sérieusement à la création de nouveaux partis politiques.

Il s’agit de l’ancien ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, en conflit avec son parti le MSP, Salhi Chawki, ancien patron du Parti socialiste des travailleurs (PST) éjecté par la base militante, et  Karim Tabbou, ancien premier secrétaire du FFS qui vient de claquer la porte du plus vieux parti de l’opposition.

Commençons par Amar Ghoul.  Il est notoire que l’ancien ministre des Travaux publics et actuellement député était en opposition avec la direction de son ancien parti, le Mouvement de la société pour la paix (MSP). En désaccord avec sa direction sur la question du boycott du prochain gouvernement, Amar Ghoul compte se lancer dans une nouvelle aventure politique.

Il a récemment annoncé sur son compte Facebook son intention de créer sa propre formation politique. Selon de nombreux observateurs, Ghoul aurait décidé de quitter le MSP après que son Majless Echoura (Conseil consultatif) a notamment pris la résolution de ne plus participer au gouvernement.

Cette prise de position n’a pas été du goût de l’ancien chouchou de feu Mahfoud Nahnah qui veut à tout prix conserver son poste de ministre à la tête d’un département qui gère un important budget de plusieurs milliards de dollars et, de surcroît, continue de bénéficier de l’aura que lui a procurée la réalisation de l’autoroute Est-Ouest.

A rappeller que lors de l’installation de la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN), Amar Ghoul avait pris ses distances avec les élus de l’Alliance islamiste qui ont sorti «le carton rouge contre la fraude» à l’intérieur de l’hémicycle. Il était d’ailleurs le seul député de cette coalition à ne pas quitter l’Assemblée.

Le patron du parti de l’extrême gauche, Salhi Chawki, enboite le pas à Amar Ghoul. L’ex-président du PST a, rappellons-le, décidé de quitter son parti sous la pression de ses adversaires. Il a fini par annoncer, dans une longue déclaration politique, son intention de lancer une autre formation politique «pour les travailleurs, pour la jeunesse et les démunis».

Un comité préparatoire est en train de mettre les dernières touches aux préparatifs du congrès constitutif de l’Union des travailleurs socialistes, appellation proposée pour ce nouveau parti de gauche «pour le socialisme et pour la démocratie socialiste».

Pour Chawki Salhi, «les travailleurs et les travailleuses ont besoin de leur propre parti pour donner espoir à la jeunesse et tous les démunis». Le Front des forces socialistes (FFS), lui aussi connaît une crise sans précédent, qui risque de couter cher au parti, puisque le mouvement de dissidence prend une autre tournure, celle de la création d’un nouveau parti par les redresseurs.

Ce parti, s’il venait à voir le jour, videra à coup sûr les rangs du vieux parti de l’opposition. Pour l’instant, l’idée de la création d’une nouvelle formation politique «n’est pas encore tranchée», soutiennent les redresseurs qui ont signé avant-hier leur acte de «rupture» avec leur famille politique.

Mais la plupart des frondeurs, cadres du FFS, ambitionnent d’engager la réflexion pour la création d’un cadre «mobilisateur et porteur d’aspirations de l’ensemble des Algériens». Ce «cadre» signifie-t-il un parti politique ? Fort probable.

En tout état de cause, on assistera dans les prochains jours à la reconfiguration du paysage politique algérien, vu la fronde qui s’intensifie au sein des formations politiques et qui peut déboucher sur la création de nouveaux partis.

Mehdi Ait Mouloud