Karim Djoudi s’exprime sur la corruption,Les coupables, même hauts fonctionnaires, poursuivis

Karim Djoudi s’exprime sur la corruption,Les coupables, même hauts fonctionnaires, poursuivis

Le ministre des Finances, Karim Djoudi, s’est étalé hier, sur les ondes de la Radio Chaîne III, sur le dossier de la corruption qui meuble depuis de longues semaines la chronique médiatique. Sans focaliser sur une affaire bien précise, le ministre a soutenu que toute personne qu

L’affirmation de Karim Djoudi poursuit, pour le moins, d’atténuer les appréhensions que d’aucuns nourrissent quant à la convocation devant les tribunaux de ministres et hauts commis de l’Etat dont l’implication dans des affaires de corruption aura été prouvée par les enquêtes en cours.

Et d’entre ces enquêtes, celle menée par les justices italienne et canadienne autour de commissions et de pots-de-vin que des sociétés italiennes et canadiennes auraient versés à des responsables algériens en contrepartie d’octroi de marchés dans le secteur de l’énergie notamment. Le ministre des Finances a affirmé, en effet, que «les choses sont extrêmement claires. Il ne s’agit pas de problèmes de personnes. Il s’agit de fraude, de corruption et de blanchiment. Quelqu’un qui a fauté et qui est concerné par la corruption sera sanctionné. Toutes les personnes seront sanctionnées et poursuivies, même les plus hauts fonctionnaires de l’Etat». Par une telle affirmation, Karim Djoudi a voulu faire entendre qu’il n’y aura aucune protection, politique s’entend, pour les personnes qui seraient impliquées dans des affaires de corruption. D’ailleurs, il a évoqué une forte volonté politique à lutter contre le fléau, qui, à en croire les révélations de la presse, s’est fait pousser des tentacules. «Il y a une volonté politique très forte de lutter contre la corruption, de lutter contre le blanchiment d’argent, de lutter contre toutes les formes de fraude, le transfert illicite de capitaux…

les textes, qui sont le soubassement à cette lutte, ont été produits, des entités ont été créées et l’action est une action qui se met en œuvre, et qui, au fur et à mesure, devrait porter, me semble-t-il, ses fruits», a soutenu Djoudi. Point alarmé, cependant, tant est qu’il dilue un brin son propos dans une remarque qui a travaillé à éviter que l’Algérie n’apparaisse un cas singulier en matière de corruption. «L’Algérie n’est pas seule dans ce contexte de fraude et de corruption. La lutte contre ce fléau repose sur la capacité des Etats à pouvoir travailler avec leurs partenaires et construire ensemble des relations et des échanges d’informations, ainsi que suivre les courants de fraude et de contrebande », a-t-il dit. Par ailleurs, même si elle n’est pas évidente, une corrélation peut être supposée entre le fait de corruption et l’acte de gestion. Ce qui a amené le ministre des Finances à parler de la dépénalisation de l’acte de gestion. La notion fait partie des préoccupations de l’heure. Karim Djoudi a informé que des modifications sont apportées sur la dépénalisation de l’acte de gestion. Pour Djoudi, la formule la meilleure est dans l’équilibre entre la flexibilité dans l’action du gestionnaire et sa prémunition contre la fraude. «L’enjeu est de trouver le point d’équilibre entre permettre au gestionnaire d’avoir une flexibilité en terme de gestion et se prémunir contre les risques de fraude et de tricherie.» Cet équilibre est à trouver dans un contexte où les entreprises publiques ne sont plus soumises au code des marchés publics. Une obligation, a commenté Djoudi, contraignante pour les gestionnaires des entreprises publiques, autant par la lourdeur du mécanisme que par sa complexité.

LG Algérie

S. A. I.