«Le montant de la transaction d’acquisition par le gouvernement algérien d’Orascom Télecom Algérie (OTA) ou Djezzy, filiale de l’opérateur égyptien de télécom OTH, rachetée par le russe Vimpelcom, n’est pas concerné par l’accord de confidentialité au stade de finalisation», a indiqué hier Karim Djoudi, ministre des Finances. Le premier argentier du pays est revenu sur cet accord de confidentialité dont la signature est prévue avant la fin du mois en cours. «C’est un passage obligé pour l’ouverture du data room qui contient les informations même les plus secrètes (OTA) et pouvoir ensuite faire une évaluation qui soit la plus objective possible», a-t-il expliqué à la presse en marge d’une réunion de la Banque arabe pour le développement en Afrique (BADEA).
Exigé par l’Algérie, cet accord permet d’«ouvrir le data room et d’assurer la confidentialité des données de gestion et de fonctionnement d’OTA qui seront fournies à la banque d’affaires qui travaille pour le gouvernement algérien», a-t-il encore précisé. L’évaluation de la valeur d’OTA avait été confiée au cabinet d’affaires américain Sherman and Sterling LLP-France.
Le montant de Djezzy, nom commercial d’OTA, résultant donc de l’ouverture du data room «pourra ensuite être rendu public une fois l’évaluation faite», a-t-il confirmé.
Les titres de Vimpelcom et d’OTH (Orascom Télécom holding), dont ceux d’OTA, constituent l’essentiel du portefeuille, sont cotés dans de nombreuses places boursières, dont Londres et New York. Vimpelcom avait racheté en mars dernier le groupe italien Wind Telecom qui détenait 51% d’OTH, propriétaire de 97% du capital d’OTA. Une fois l’accord de confidentialité conclu, les deux parties passeront à l’étape suivante, à savoir la signature d’un protocole d’intention (mémorandum of understanding-MOU) qui définit les modalités et conditions convenues pour la vente d’OTA.
«Lorsque nous aurons signé l’accord de confidentialité, nous procéderons à la conclusion d’un MOU qui présentera les modalités de vente de Djezzy et les conditions de mise en œuvre de cette opération», avait déclaré M. Djoudi récemment.
L’achat d’OTA par l’Algérie, conformément à son droit de préemption instauré en 2009, n’est cependant pas une «question d’honneur» comme peuvent le penser certains, selon M. Djoudi, mais c’est essentiellement une affaire d’intérêt économique. «C’est une opération économique qui a un intérêt pour l’Etat», a-t-il assuré, précisant qu’«il n’y avait pas d’autres opérateurs impliqués dans cette affaire, le gouvernement algérien et les propriétaires d’OTA étant les seuls concernés».
N. B.