Le crédit à la consommation ne sera pas réhabilité, du moins pour le moment, c’est ce qu’a déclaré, hier, le ministre des Finances, Karim Djoudi : «Il n’y a pas eu d’instruction pour le retour au crédit à la consommation. Il ne sera possible que dans le cas où il est orienté vers la production nationale», a-t-il indiqué, en ajoutant que «la politique économique nationale est portée sur la protection des ménages du surendettement».
Àce propos la Banque centrale est en train de mettre en place une centrale de risques pour surveiller l’endettement des ménages, a-t-il fait savoir.
Il a par contre conditionné le retour du crédit pour l’acquisition de véhicule par le développement de la production nationale. Par ailleurs, Karim Djoudi a déclaré que les mesures annoncées pour répondre à la grogne sociale en Algérie ont provoqué un déficit budgétaire de 34,9% du PIB prévu par la loi de finances complémentaire (LFC) pour 2011.
La raison de cette hausse est due aux dépenses de fonctionnement qui ont augmenté notamment en raison de la révision à la hausse du régime indemnitaire et la compensation supplémentaire des prix du sucre, de l’huile, des blés et lait, des dépenses sans lesquelles la fiscalité pétrolière aurait couvert plus de 50% du budget de fonctionnement. « Mais, le plus important pour nous c’est que la fiscalité pétrolière couvre de plus en plus les dépenses de fonctionnement», a-t-il dit.
La LFC 2011 prévoit un déficit budgétaire de 4693 milliards de dinars contre 3 355 milliards de dinars dans la loi de finances initiale. Mais il sera couvert avant la fin de l’année sans utilisation du FRR, a-t-il déclaré à la presse, à l’issue de la présentation de la loi de finances complémentaire 2011 à l’APN.
« Nous avons établi la LFC 2011 sur la base d’un baril de brut à 37 dollars alors que, sur les quatre premiers mois de l’année, nous sommes sur une moyenne de 111 dollars le baril, cette différence ira dans le FRR», a-t-il précisé. Le ministère table sur une croissance de 11% de la fiscalité pétrolière et de 20% de la fiscalité ordinaire, a-t-il rappelé.
La LFC 2011 prévoit une croissance des dépenses de fonctionnement et d’équipement de 25%, engendrant un déficit prévisionnel de 33,9%, même si le déficit budgétaire réel « doit être autour de 10 à 11% », selon Djoudi qui s’est référé aux exercices précédents.
Rebiha Akriche