Intervenant lors d’une table ronde réunissant des représentants des organisations patronales ayant pour objet la croissance et la création d’emploi, organisée hier à Alger, en marge de la visite de la délégation d’experts du FMI, le ministre des Finances a, pour sa part, salué le rapport du FMI, estimant qu’il soutient les efforts du gouvernement.
Concernant le crédit à la consommation, il a estimé que, pour le moment, il n’était pas envisagé car ces crédits serviraient davantage à l’achat de voitures importées et ne profiteraient donc pas au tissu industriel local. Le surendettement des ménages est aussi un facteur risque», a-t-il expliqué.
Au sujet de la croissance, il a fait savoir que l’évolution du PIB est un enjeu important et que la question des investissements comme support à la croissance est une des problématiques que son ministère étudie. Aussi, il juge que la structuration des revenus externes corrélés à la croissance des hydrocarbures est problématique. C’est dans ce sens que des avantages fiscaux ont été octroyés pour l’orientation et l’investissement des énergies non conventionnelles comme les gaz de schiste. Les représentants du patronat ont estimé, pour leur part, que le climat des affaires, les charges sociales, la fiscalité trop importante constituent un frein au développement.
La problématique du marché informel et le fonctionnement du secteur bancaire ont été soulevés par les participants. Les intervenants ont critiqué les procédures d’attribution de crédits, «trop lentes», le manque d’investissement au profit des PME-PMI et la persistance d’un dialogue de «sourds» entre agences et opérateurs. Certains exportateurs ont souligné l’impossibilité de créer des comptoirs à l’étranger et demandé au ministère d’y remédier. Le ministre des Finances a également été interpellé au sujet de la rigidité du marché du travail, la non application des textes réglementaires, les difficultés administratives face à la douane.

Le président de l’Association des banques et établissements financiers, M. Trabelsi a, pour sa part, souligné que les banques soutiennent l’investissement des entreprises privées même si cela est encore insuffisant. M. Djoudi, qui a dit comprendre les inquiétudes du patronat, a indiqué que chacun était dans son bon droit et que désormais, les mesures de facilitations bancaires doivent atténuer ces problèmes. Concernant la baisse de la fiscalité, il a indiqué que l’effort de l’Etat pour la réduction de l’impôt était très important mais il ne peut le réduire étant donné le rythme des dépenses qui participent à la croissance des secteurs privé et public ainsi que celles ayant trait aux transferts sociaux.
Concernant la problématique du marché informel, il a reconnu son incidence négative sur le développement économique et souligné qu’il fallait une réponse concertée entre les différents ministères et opérateurs. Pour le commerce extérieur, il a expliqué que la problématique de la relance de l’export était étudiée par son ministère qui s’attelait également à parfaire le modèle économique afin de parvenir à une meilleure distribution des richesses et faire en sorte que «les ressources générées constituent un levier pour aller à terme, à la diversification accrue de l’économie», a-t-il fait savoir.
Sabrina Benaoudia.