L’Algérie recourra encore cette année à une loi de finances complémentaire pour prendre en charge les nouvelles dépenses « urgentes »et imprévues de 2013, a confirmé mardi le ministre des Finances Karim Djoudi.
Cette loi prendra en charge, entre autres, le coût budgétaire des préparatifs de l’organisation de la manifestation culturelle « Constantine capitale de la culture arabe » pour 2015, a précisé M. Djoudi sur les ondes de la Radio nationale.
Quant aux dépenses inscrites dans le cadre du programme de soutien à l’emploi et à l’investissement dans le grand Sud, annoncé récemment par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, il a souligné que le recours à une enveloppe budgétaire supplémentaire relative à ce programme n’était pas encore tranché.
« Si nous aurons besoin de recourir à des crédits supplémentaires pour prendre en charge le programme du grand Sud nous le ferons », a-t-il dit en rappelant que la loi de finances initiale de 2013 comportait déjà une enveloppe pour l’investissement dans le Sud notamment dans le cadre du Fonds du Sud et des Hauts plateaux.

Sur une question pour savoir si le retour systématique aux lois de finances complémentaires ces dernières années témoignait d’une « incapacité de maîtrise de la dépense » chez le gouvernement, une observation d’ailleurs faite en récurrence par des experts et des parlementaires, M. Djoudi a assuré que ce n’était pas un problème de manque de prévisions.
« Ce n’est pas un problème de prévision en tant que tel mais juste le besoin de prendre en charge les nouveaux projets d’urgence qui apparaissent », a-t-il argumenté.
Fin 2012, M. Sellal avait avancé que de » nouvelles facilitations au profit de l’investissement pourraient être introduites par la loi de finances complémentaire de 2013″.
La loi de finances initiale de 2013, qui n’a pas introduit de nouveaux impôts mais seulement des incitations fiscales au profit des PME, prévoit une hausse de 10% des recettes et une baisse de 11% des dépenses par rapport à 2012, avec un déficit budgétaire avoisinant les 19% du PIB.
La lutte contre la corruption en Algérie n’exclura personne (Djoudi)
ALGER- La lutte contre la corruption en Algérie touchera toutes les personnes impliquées dans ces crimes économiques sans exception, a affirmé mardi à Alger le ministre des Finances Karim Djoudi.
Interrogé par la Radio nationale pour savoir si la lutte contre la corruption concernait également les hauts fonctionnaires de l’Etat, M. Djoudi a répondu : « les choses sont extrêmement claires : le problème n’est pas un problème de personnes mais de fraude et de corruption et toute personne impliquée dans la corruption sera poursuivie et sanctionnée ».
M. Djoudi qui avait récemment inauguré l’Office central de répression de la corruption (OCRC) dépendant directement de son ministère, a réitéré la « volonté politique très forte de lutter contre la corruption, le blanchiment d’argent et toutes les formes de fraude et de transferts illicites de capitaux » en Algérie.
« Les textes qui sont le soubassement à cette lutte ont été produits et les entités créées (à) je pense personnellement que l’action (de lutte contre la corruption) finira par apporter ses fruits », a-t-il prédit
Lors de l’inauguration du siège de l’OCRC, le 4 mars en cours, M. Djoudi avait exprimé la détermination des autorités algériennes à mener une lutte sans merci contre la corruption qui « ronge », selon lui, l’économie nationale.
« Les hautes autorités du pays, et à leur tête le président de la République, sont déterminées à mener une lutte sans merci contre la corruption sous toutes ses formes et ne ménageront aucun effort pour y parvenir », avait-il déclaré.
Le président de la République M. Abdelaziz Bouteflika a affirmé en février dernier qu’il « ne pouvait passer sous silence » les scandales qui touchent la gestion de l’entreprise nationale des hydrocarbures Sonatrach, tout en réitérant sa confiance en la justice pour situer les responsabilités et sanctionner les coupables.
Le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, avait affirmé de son côté que des instructions « très fermes » ont été données par les autorités algériennes aux entreprises pour « défendre leurs intérêts et poursuivre toute personne susceptible d’avoir agi contrairement aux intérêts » de ces entreprises.