Karim Djoudi à propos de la lutte contre la corruption
«Elle n’épargnera personne»
Quel que soit le statut ou le rang social de la personne impliquée, elle s’exposera à la force de la loi. C’est ce que réaffirme le ministre des Finances qui s’est montré rassurant quant à l’aboutissement de cette lutte contre toute forme de fraude, de blanchiment et de transferts illicites de capitaux.
C’est ce qu’a déclaré Karim Djoudi ce mardi matin. Dans une intervention à la radio nationale, la chaîne trois, le ministre des finances a indiqué que la loi sévira contre tout fauteur quel que soit son statut social et quel que soit son poste. Djoudi a ensuite réitéré la «volonté politique très forte de lutter contre la corruption, le blanchiment d’argent et toutes les formes de fraude et de transferts illicites de capitaux» en Algérie, précisant que «les textes qui sont le soubassement à cette lutte ont été produits et les entités créées. Je pense personnellement que l’action de lutte contre la corruption finira par porter ses fruits», a-t-il prédit. Il a enfin tenu à signaler que l’Algérie n’est pas seule à pâtir de tous ces fléaux économiques et qu’elle travaille en collaboration avec d’autres pays pour juguler ces dépassements. Sur un autre plan, le ministre des Finances revenant sur l’inflation ayant caractérisé notre économie ces deux dernières années, a indiqué qu’«en 2012 elle a été calculée à 8,9%». Karim Djoudi a estimé que cette situation inflationniste représente un pic dans l’histoire de l’économie algérienne, ajoutant que si au début de l’année en cours le taux de l’inflation avait baissé un tant soit peu pour atteindre les 7,8 %, l’inflation demeure toujours en hausse. «Il y a une forte pression sur la demande interne qui a engendré une forte poussée inflationniste en Algérie», a-t-il expliqué. Le premier responsable financier du pays a mis en exergue plusieurs autres facteurs qui ont joué un rôle déterminant selon lui et qui ont accentué l’inflation. Entre autres facteurs, il a évoqué les perturbations météorologiques que connaît le climat algérien ces dernières années. Se voulant rassurant, Karim Djoudi a indiqué que l’Etat n’est pas resté passif face à cette inflation galopante car son département a été chargé de prendre des mesures en terme de croissance de produits agricoles.

Il a estimé qu’une accélération du processus de production permettra de rééquilibrer la balance. D’autres mesures seraient salutaires, en matière de lutte contre l’inflation selon le ministre. Entre autres, il a signifié que l’augmentation des opportunités d’épargne pour les ménages serait aussi en mesure de rétablir l’équilibre économique. Il a évoqué, à ce propos, une convention entre son département et celui de l’habitat en vue de développer les différentes formules de l’épargne-logement.
Il y aura une loi de finances complémentaire
L’Algérie recourra encore cette année à une loi de finances complémentaire pour prendre en charge les nouvelles dépenses «urgentes» et imprévues de 2013, a confirmé le ministre des Finances. Cette loi prendra en charge, entre autres, le coût budgétaire des préparatifs de l’organisation de la manifestation culturelle «Constantine capitale de la culture arabe» pour 2015, a précisé M. Djoudi. Quant aux dépenses inscrites dans le cadre du programme de soutien à l’emploi et à l’investissement dans le Grand Sud, annoncé récemment par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, il a souligné que le recours à une enveloppe budgétaire supplémentaire relative à ce programme n’était pas encore tranché.