KARIM DJOUDI À L’APN : «L’Algérie sera touchée par la crise économique internationale»

KARIM DJOUDI À L’APN :  «L’Algérie sera touchée par la crise économique internationale»

Karim Djoudi, ministre des Finances, a reconnu, pour la première fois, que l’Algérie est directement concernée par l’impact de la crise financière internationale. Lors de sa réponse aux préoccupations des députés, le premier argentier du pays a expliqué que « l’Algérie sera touchée par la crise économique et la forte récession de la zone euro qui vont occasionner une baisse considérable de la demande des pays concernés sur les produits de la matière première », a-t-il indiqué lors de son allocution.

« Cette situation aura un impact sur les recettes internes et extérieures de l’Algérie », a-t-il dit. Selon Djoudi, l’Algérie a pris des mesures prudentielles pour faire face à cette situation notamment à travers la réduction des dépenses. A propos de la gestion des réserves de change estimé à plus de 186 milliards de dollars au premier semestre de l’année en cours, le ministre a expliqué que l’Algérie a procédé « à des placements dans les banques centraux en laissant une partie pour l’alimentation des banques locales ». M. Djoudi est revenu sur le placement de l’Algérie de 5 milliards de dollars au fond monétaire international.



«ça a été fait sur une demande du FMI aux pays ayant un excédent commercial » a-t-il indiqué. Pour le placement de cet argent, Djoudi explique que les pays peuvent conclure un contrat  avec cette institution financière ou à travers à l’achat de titres.  « l’Algérie a choisi la deuxième option en procédant à l’achat de titres  pour l’équivalent de 5 milliards de dollars ce qui est au niveau moyen comparativement aux déclarations faites par les autres pays » a-t-il indiqué.

Sur l’impact de cette décision, Djoudi explique que « c’est une bonne occasion à l’Algérie pour faire augmenter son niveau d’investissements vu que le FMI est une institution financière de première degré et que l’Algérie est un membre permanent », a-t-il expliqué. Djoudi dira que ce placement va également permettre à l’Algérie d’«avoir un bon niveau d’intérêt ». Le ministre a tenu à préciser qu’ « il ne s’agit pas d’un prêt mais juste un placement qui rentre dans le cadre de la gestion des réserves de changes ». Le placement de cet argent au FMI a justement crée polémique au sein des partis politiques siégeant à l’assemblée.

« C’est un placement qui ne porte pas honneur au pays » a dit Ramdane Tazibt, du parti des travailleurs lors de l’intervention des chefs de groupes parlementaires. « Le FMI est une institution contre les peuples. Elle a menacé des pays, alimenté le terrorisme, et affamé des peuples entiers et a cassé des acquis des classes des travailleurs » a-t-il indiqué. Nouamène Laouar de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV) a posé une série d’interrogations sur la bonne gouvernance dont celle relative à ce placement.

« Ce placement fait-il partie réellement de la bonne gouvernance pendant que des citoyens algériens vivent dans des conditions lamentables ?» s’est-il demandé. Le RND n’a pas été de cet avis puisque il salué cette décision prise par le gouvernement.

Nouria Bourihane