Lors du New York Open Karate Championship 2025, l’effervescence était palpable. Cris de victoire, photos en rafale, encouragements des coachs… Mais l’un des moments les plus marquants de la compétition fut aussi l’un des plus silencieux. Karim Belghini, fraîchement médaillé d’or, s’est contenté d’une révérence avant de quitter discrètement le tatami. Sans éclats ni poses. Et pourtant, c’est bien son nom qui revenait sur toutes les lèvres à la fin de l’événement.
Loin des démonstrations de force ou de vitesse, Belghini a construit sa carrière sur la régularité, la préparation minutieuse et la maîtrise de soi. Né en Algérie et formé dans un petit dojo sans ressources exceptionnelles, il a compensé le manque de moyens par une discipline rigoureuse et une soif constante d’apprendre. Inspiré par un karatéka azéri de renom, il a fixé ses objectifs très tôt et s’est donné les moyens de les atteindre, pas à pas.
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Un palmarès africain solide
Son ascension a d’abord pris racine sur le continent africain, où Karim s’est distingué dans de nombreuses compétitions :
- Médaille d’or par équipe aux Jeux Africains 2019 à Rabat
- Médaille d’argent par équipe aux Championnats d’Afrique 2019 à Gaborone
- Médaille de bronze par équipe aux Championnats d’Afrique 2018 à Kigali
À travers ces performances, il a bâti une réputation de compétiteur fiable et constant, préférant le long terme aux coups d’éclat.

Karim Belghini
Une nouvelle scène aux États-Unis
Animé par le désir de se confronter à d’autres styles, il s’est tourné vers l’Amérique du Nord. Là, il a impressionné autant par ses performances que par son calme. Lors d’un tournoi EGN, il a endossé un double rôle : compétiteur et arbitre certifié par la American Karate Do Federation. Cette polyvalence a renforcé son image de technicien complet.
Selon des coachs présents, il a su partager ses connaissances avec simplicité, rendant accessibles des notions parfois abstraites. “Il posait les bonnes questions et donnait des réponses claires”, a confié l’un d’eux. Une approche qui, selon lui, a permis aux élèves de mieux comprendre leurs propres gestes.
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À 30 ans, Karim Belghini n’est pas un athlète de l’ère numérique. Il ne fait pas de campagnes marketing ni de séries d’entraînement sur les réseaux sociaux. Il laisse son karaté parler pour lui. Et cela fonctionne : des clubs américains suivent ses combats, des écoles le sollicitent pour des stages techniques, et son approche intéresse de plus en plus les entraîneurs en quête de stabilité.
Une philosophie en phase avec l’évolution du karaté
Dans un sport en pleine mutation, le style posé, réfléchi et rigoureux de Karim Belghini gagne en pertinence. À l’heure où la complexité technique du karaté croît, sa vision centrée sur la progression mesurée attire l’attention. Il ne cherche pas la lumière, mais sa constance éclaire le chemin à suivre pour une nouvelle génération de pratiquants.