La 6e édition algérienne du Barcamp, Forum international consacré aux nouvelles technologies, s’est tenue fin décembre à l’Ecole des hautes études commerciales. Son initiateur à Alger explique.
Expliquez-nous le principe du Barcamp…
Un Barcamp est une non conférence ouverte qui prend la forme d’ateliers-événements participatifs où le contenu est fourni par tous les citoyens. L’événement met l’accent sur les toutes dernières innovations en matière d’applications Internet, de logiciels libres et de réseaux sociaux. Mais je tiens à préciser que je ne suis pas l’organisateur du Barcamp, juste l’un des initiateurs. Le Barcamp repose sur ce principe : chacun peut organiser et accueillir l’événement, il n’y a aucun plan de communication, il suffit juste de se manifester.
Il y a un mois, se tenait la 6e édition du Barcamp, un premier bilan ?
Le bilan est plus que positif, puisqu’il y a eu des liens créés, des rencontres et beaucoup de projets qui ont vu le jour. On a pu apprendre des uns et des autres.
Que vous rappelle la date du 29 juin 2009 à 10h 09 ?
Ah ! Ça doit être le tweet (message bref sur le réseau social twitter) avec l’idée de lancer le premier Barcamp.
Et comment est née cette idée ?
En constatant que les Barcamp existent dans beaucoup d’autres pays, je me suis dit pourquoi pas ici ? Il existe Ouedkniss, Algerie360 et plein d’autres sites. Ce serait bien de se réunir. Ainsi est né le Barcamp d’Alger. C’était plus dans une optique de défi et d’envie.
Algérie Télécom a déclaré que 2010 serait l’année du haut débit, qu’en pensez-vous ?
Tout d’abord, que veut-on dire par l’année du haut débit ? Que l’on fera en sorte de vulgariser l’utilisation du net et d’attirer plus d’abonnés ? Ou bien qu’il y aura des offres ADSL avec toutes les options, comme celles proposées à l’étranger telles que le wimax ou le VPN… ? Si les volontés et les moyens sont là, alors oui, c’est formidable, mais on attend de voir, car il faut un gros travail et du suivi derrière ce projet.
Que pensez-vous de l’ « Algerian start-up initiative » ?
C’est une très belle initiative qui ne concerne pas exclusivement le net, mais couvre de nombreux domaines. Elle récompensera l’idée la plus innovante, en la faisant bénéficier de moyens et d’une aide technique dans la réalisation, alors on a hâte de voir le résultat.
Y a-t-il une percée des sites web algériens en général et du web service en particulier ?
Le web service et l’e-business ne sont pas développés chez nous, les sites d’entreprises ne sont que des vitrines dans la majorité des cas. Je veux dire par là, qu’ils ne font que référencer les activités de l’entreprise et ne proposent rien de nouveau. Cela dépend aussi de la clientèle ciblée. On pense que l’on n’atteindra pas grand monde grâce à ce média et les chiffres l’attestent : il y a 600 000 abonnés pour 34 millions d’habitants. C’est dommage car l’e-business peut rendre d’énormes services.
Pensez-vous qu’il y a un manque de formation dans le domaine d’Internet (conception de sites, webdesigning…) ?
S’il s’agit de formations universitaires, alors oui, il en manque, mais pour l’instant ça ne pose pas un gros problème parce qu’il y a beaucoup d’autodidactes.
Nous avons remarqué que la seule façon de communiquer autour du Barcamp se faisait par le biais du net et des réseaux sociaux (facebook, twitter…), pourquoi ?
C’est assez logique, puisque cela traite des nouvelles technologies. Mettre des affiches dans la rue n’aiderait pas beaucoup, mais je le répète ça n’entre dans aucun plan de communication.
Ceux qui souhaiteraient organiser un 7e Barcamp peuvent consulter le groupe sur //www.barcamp.org/Barcamp-Alger, facebook ou sur twitter. « Ensemble je suis plus fort » est le slogan du Barcamp d’Alger.
Par Yasmine Bouchène