Kamel Bouchama quitte le panel de dialogue !

Kamel Bouchama quitte le panel de dialogue !

L’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports justifie sa démission par “son refus” de voir cette instance “dialoguer avec le FLN, le RND et les partis de l’alliance”.

Nouveau coup dur pour le panel avec le retrait de Kamel Bouchama du comité des sages intervenu jeudi dernier. Cet ancien ministre de la Jeunesse et des Sports avait rejoint cette instance installée samedi dernier pour la quitter aussitôt tout comme l’avaient fait avant lui l’expert en économie Smaïl Lalmas et le professeur universitaire Azzedine Benaïssa. C’est dire combien Karim Younès a, de plus en plus, de mal à convaincre, vu le refus de personnalités telles que Djamila Bouhired, l’ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour, Ahmed Taleb Ibrahimi, Mouloud Hamrouche, Drifa Ben M’hidi, Mostefa Bouchachi, Abdelaziz Rahabi, Guessoum Abderrezzak et bien d’autres encore à adhérer à cette démarche et même à maintenir ceux qui y prennent part. En essayant, tant bien que mal, de jouer la carte de “l’équilibre” et de se présenter en tant que “rassembleur”, le panel fait plus le jeu du pouvoir que de répondre aux aspirations du peuple. Autant de raisons qui semblent motiver le retrait de Kamel Bouchama qui a déclaré “avoir attendu vainement des mesures d’apaisement”, estimant que “la démarche globale telle que menée actuellement nous conduira droit dans le mur”. Il accompagne, d’abord, sa démission d’un commentaire publié sur sa page facebook jeudi soir. Il écrit : “J’ai lu certains commentaires me concernant pour ce qui est de ma présence éphémère au sein du panel de concertation et de dialogue. J’informe mes amis et mes relations que je n’en fais plus partie, après une décision que j’ai prise, en mon âme et conscience et pour des raisons que je développerai dans une correspondance qui suivra — à savoir la décision de mon retrait de la commission consultative ­— pour éviter toute interprétation malveillante. Dont acte.” Sollicité par Liberté, M. Bouchama a, dès hier, révélé les véritables raisons qui ont conduit à radicaliser sa décision et à claquer la porte du panel. “Ils s’apprêtent à dialoguer avec les partis de l’alliance (FLN, RND, MPA, TAJ, ndlr)”, a-t-il lâché, estimant qu’“on ne peut pas faire du neuf avec du vieux”. Une volte-face du panel qui, si elle venait à se confirmer, entacherait sérieusement son image, voire lui ôterait toute crédibilité. Karim Younès, dans son rôle de coordonnateur, a, pour rappel, fait de la résistance en refusant d’inclure le FLN et le RND à cette instance de dialogue et de médiation même s’il a toujours nuancé ses propos en précisant que “le FLN et le RND, ainsi que les autres partis d’allégeance ne seront pas les bienvenus à ce dialogue, mais que leurs militants peuvent bien y prendre part”. Et ce sont justement ces contradictions — et le panel n’en est pas à sa première — qui vident cette démarche de sa substance au fur et à mesure qu’elle avance, traduisant toute la complexité de la mission. Aussi “la plateforme consensuelle” prônée par Karim Younès a de moins de moins de chances de voir le jour en s’éloignant ainsi des revendications du hirak qui revendique, entre autres, le départ de Bensalah et de Bedoui et la libération des détenus d’opinion…

Nabila SaÏdoun