Kadir: «Si tout se passe bien, je serai présent contre le Maroc»

Kadir: «Si tout se passe bien, je serai présent contre le Maroc»

Encore une fois, Foued Kadir, le milieu de terrain international de Valenciennes, a choisi Le Buteur pour s’adresser aux supporteurs de l’Equipe nationale et leur expliquer que cette blessure grave contractée au genou, le mois d’août dernier, n’est qu’un mauvais souvenir chassé de son esprit.

Guéri donc à cent pour cent, Foued, qui s’entraîne depuis plus de dix jours maintenant avec le groupe valenciennois, a donné rendez-vous aux fans des Verts pour le 27 mars prochain face au Maroc. Honoré par ce trophée de la révélation de l’année décerné par notre journal, Kadir nous a aussi promis de passer le récupérer à Alger dès que possible.

Tout d’abord Foued, on a appris que vous avez repris les entraînements avec le groupe…

Effectivement, je m’entraîne depuis lundi partiellement avec le groupe. Je ne suis pas encore autorisé à faire tous les exercices avec le groupe mais ça ne saurait tarder puisque dès ce lundi  (aujourd’hui), je devrais faire tous les entraînements normalement avec mes camarades.

Quand est-ce que vous avez rencontré votre chirurgien à Paris ?

Je l’ai vu il y a un peu plus d’une semaine. Il m’a donné son accord pour reprendre l’entraînement collectif. Il m’a dit aussi que tout allait bien et j’espère que ça va continuer sur cette bonne voie.

Après une longue absence, on imagine que vous êtes soulagé maintenant…

Oui, c’est un soulagement, et je le serai encore plus le jour où je reprendrai la compétition avec mon équipe au plus haut niveau, Inch’Allah. Le plus dur est passé, les jours, les semaines et les mois difficiles que j’ai endurés sont derrière moi maintenant, je ne pense qu’à aller de l’avant pour vite revenir.

Vos amis, vos dirigeants et votre entourage à Valenciennes étaient tous contents de votre retour à l’entraînement, on imagine que vous avez été reçu comme il se doit…

Bien sûr, on possède un groupe solidaire, il y a une superbe ambiance et tout le monde était content de me revoir à l’entraînement. Ils étaient tous heureux de constater que j’étais en train de toucher au ballon avec le groupe, bien sûr, en évitant les contacts pour l’instant.

Ne ressentez-vous pas cette peur de frapper dans un ballon après une convalescence qui aura duré 6 mois due à une grave blessure au genou ?

Non, vraiment, je n’ai aucune appréhension, je n’ai pas peur de toucher au ballon ni d’aller aux contacts d’ailleurs. J’ai beaucoup travaillé avec le kiné du club pendant la dernière période de réadaptation, et avant de rejoindre le groupe, j’ai subi tous les tests et j’ai refait tous les gestes du footballeur. Je peux vous assurer que je n’éprouve aucune difficulté ni aucune crainte à revenir sur les terrains, bien au contraire, je brûle d’envie d’y être.

Vous n’avez jamais fléchi. Racontez-nous un peu cette période difficile endurée ?

Comme je l’ai dit, cette blessure était une épreuve difficile et qu’il fallait rester fort mentalement pour la surmonter et, grâce à Dieu et l’aide de ma famille et mes proches, j’ai toujours préservé mon mental intact. Il y a aussi le grand boulot que j’ai effectué avec le kiné qui a fait que je suis revenu aussi vite. A présent, j’espère que tout se passera bien pour revenir sur les terrains.

On a appris que vous devriez reprendre la compétition avec l’équipe première à Valenciennes d’ici quelques semaines. Votre retour est annoncé pour le match de Lorient ou peut-être bien avant face à Caen, une confirmation ?

C’est bien cela, si tout se passe bien pour moi, je serai avec l’équipe première d’ici deux trois semaines, Inch’Allah.

Cependant, vous allez vous mettre dans le bain en disputant quelques matchs avec la réserve, non ?

Tout à fait, je dois passer par la réserve. Je dois d’abord disputer deux ou trois matchs en CFA et si tout va bien, je serai directement introduit dans l’équipe première.

Cela devrait intervenir samedi prochain en CFA ?

Ce n’est pas encore sûr. Mais si tout va bien pendant cette semaine, il se peut bien que je joue samedi prochain si, bien entendu, il y a un match de CFA au programme.

Votre coéquipier Adlane Guedioura traverse les mêmes moments que vous ; qu’avez-vous à lui dire pour l’aider à revenir assez vite ?

Comme je l’ai toujours dit, je lui dirai qu’il ne faut jamais lâcher prise. C’est vrai qu’il y a des moments où on se sent mal, mais il faut rester costaud moralement et se remettre au mektoub, tout en continuant à se battre quoi qu’il arrive.

Il y a eu beaucoup de changements en sélection. Le coach Benchikha a fait appel à de nouveaux joueurs ; comment avez-vous vécu tout cela ?

Au fait, je suis au courant de tous ces changements opérés par le coach, mais pour le moment je ne peux les commenter ou bien me prononcer vraiment sur ce sujet car j’ai vécu cela de l’extérieur. C’est pourquoi j’ai hâte de reprendre la compétition avec mon club et pouvoir, du coup, vite revenir en sélection et retrouver l’ambiance de l’Equipe nationale afin de vivre tout ça de l’intérieur.

Selon nos informations, le coach Benchikha vous a appelé à maintes reprises pendant votre période de convalescence. Est-ce vrai ?

C’est vrai, il m’a appelé plusieurs fois pour prendre de mes nouvelles et, franchement, j’ai beaucoup apprécié son geste. Malgré ma blessure, l’opération, ma longue convalescence et tout ce qui se suit, il ne m’a pas oublié. Je ne cache pas que ça m’a fait un plaisir énorme et ça m’a aussi aidé à me battre pour revenir.

Après un départ raté, les chances de l’Algérie sont compromises. Vous croyez à une qualification à la prochaine CAN 2012 ?

C’est clair, j’y crois dur comme fer. Tant qu’il existe une seule chance de se qualifier, on ne faut rien lâcher.

Qu’est-ce qui vous pousse à y croire ?

On a un super groupe, il y a de la qualité dans notre équipe et je pense que si on revient à cent pour cent de nos capacités et que s’il y a de la concurrence comme il y en avait lors du dernier Mondial, le niveau des joueurs va s’élever et l’Equipe nationale progressera et retrouvera son véritable potentiel.

La concurrence, il va y en avoir puisque le groupe de l’EN a été renforcé par l’arrivée de quelques nouveaux joueurs, à l’instar de Mehdi Mostefa, Mesloub, qui sont revenus, votre commentaire ?

Ça ne peut être que bénéfique pour la sélection. Moi, je suis pour la concurrence de toute façon. C’est ce qui fait avancer les choses. Moi, personnellement, là où je suis passé, je suis toujours arrivé comme remplaçant et j’ai dû toujours me battre pour gagner ma place, entre guillemets, de titulaire. Donc, quoi qu’il arrive, cette concurrence ne me fera que du bien. Il n’y a pas de souci.

Votre ami Rais Mbolhi vient d’opter pour un club russe, Krylia Sovetov Samara en l’occurrence. Que pensez-vous de son choix ?

J’étais au courant de son transfert, lorsqu’il allait se rendre en Russie, il m’a passé un coup de fil. Franchement, je suis très content pour lui car il avait très envie de quitter la Bulgarie. Donc, je dirai que c’est un très bon choix du moment qu’il y va avec ses ambitions.

Et pour Karim Ziani qui a rejoint le championnat turc ?

Pour Karim, je crois qu’il était temps pour lui d’aller voir ailleurs. Parfois avec un coach, ça ne se passe pas comme on veut dans un club. Donc, quand une bonne opportunité se présente pour gagner du temps de jeu, il vaut mieux aller voir ailleurs. Je dirai alors que c’est aussi un très bon choix pour Karim. Avec plus de temps de jeu, il va revenir en force et, du coup, plus performant avec l’Equipe nationale.

Vous pensez toujours revenir face au Maroc ?

Moi, je suis toujours dans cette optique-là. Comme je l’ai dit tout à l’heure, l’important, c’est de bien revenir avec Valenciennes et si tout se passe bien, mon retour en sélection s’effectuera naturellement. Donc, j’espère vite retrouver l’Equipe nationale.

On nourrit beaucoup d’espoir de vous revoir d’attaque contre les Marocains…

C’est aussi mon souhait surtout que d’ici là, j’aurai gagné en compétition, on verra bien. De toute façon, si je suis bien physiquement et que le coach compte sur moi, il n’y a aucune raison de rater ce grand rendez-vous face au Maroc ; il n’y a aucun problème.

Selon vous, quelles sont vos chances de jouer ce derby ?

Je ne peux pas évaluer les chances de ma présence face au Maroc. Comme vous devriez le savoir, je ne suis pas à l’abri d’un pépin physique. C’est le destin, mais je ferai tout pour être prêt contre le Maroc. C’est un vœu que je caresse toujours.

Votre père nous a confié qu’après avoir passé des moments pénibles, à présent vous êtes motivé à jouer ce match et que physiquement ça se passe plutôt bien…

Hamdoullah, je me sens nettement mieux moralement et physiquement. J’ai repris avec le groupe et je devrai rejouer très prochainement, donc il est clair qu’avec tout ce travail effectué, je suis en train de voir le bout du tunnel. Je me sens fort, il n’y a pas de souci à ce niveau-là.

Et si on vous invite à prendre part au prochain stage de l’Equipe nationale juste pour retrouver l’ambiance du groupe de l’EN, seriez-vous à Alger avec vos camarades ?

Non, je ne crois pas, ça risque d’être impossible, parce que le stage de l’EN devrait se dérouler en fin de semaine. Comme je viens de le dire, mon retour rapide à la compétition passe par des entraînements intensifs avec le groupe. Donc, vous comprendrez qu’il vaudra mieux pour moi de continuer à travailler à l’entraînement avec mon club pour revenir rapidement et être utile à mon équipe, et à la sélection de mon pays.

Passons à autre chose. Le président de Valenciennes a annoncé que Foued Kadir sera notre meilleure recrue cet hiver. On compte beaucoup sur vous, une réaction ?

Je l’espère vraiment. Je dois dire que cette confiance du président et de l’entraîneur me réconforte. J’ai hâte de revenir et apporter le plus attendu de moi au club et participer au sauvetage de l’équipe parce qu’on est vraiment dans une situation délicate. Je souhaite que mon retour ramène encore plus de concurrence dans le groupe et fasse du coup progresser l’équipe.

Valenciennes est en danger. Croyez-vous pouvoir sauver le club de la relégation ?

Bien sûr, on y croit tous à Valenciennes. Seulement, il faut continuer à travailler et y croire jusqu’au bout. On doit tous tirer dans le même sens et surtout bien faire le boulot pour y arriver.

Vous avez été désigné meilleure révélation du dernier Ballon d’Or organisé par Le Buteur-El Heddaf. Qu’est-ce que cela vous fait ?

Ça me fait énormément plaisir d’être reconnu par le peuple algérien qui est un fan de l’Equipe nationale. J’ai lutté pour gagner ma place en sélection et je tiens au passage à féliciter le coach Saâdane qui m’a offert cette opportunité de disputer un Mondial. Après, je suis aussi honoré par cette distinction qui me va droit au cœur.

On vous a envoyé votre invitation mais vous n’avez pas pu venir, vous étiez occupé par votre rééducation, c’est bien cela ?

Tout à fait, j’aurais bien aimé être là mais, hélas !, je ne pouvais pas quitter le club en cette période-là. Je ne voulais rater deux ou trois séances de travail avec mon kiné et interrompre mes séances de réadaptation physique. Ça sera pour une autre fois.

De toute façon, votre prix vous attend…

Ça me fait plaisir et sachez que dès ma prochaine visite à Alger, je passerai le récupérer.

Comme vous le savez, Madjid Bougherra a été sacré Ballon d’Or 2010, un petit mot là-dessus ?

Ça ne m’étonne pas du tout franchement. De toute façon, tout le monde connaît Madjid, ça fait des années qu’il est au top niveau avec son club en Ecosse et en Equipe nationale. Fort comme qu’il est et très bon balle au pied, il reste un très grand défenseur central. Pour tout vous dire, il mérite bien cette distinction.

C’était serré, car il y avait aussi Hassan Yebda juste derrière…

C’est vrai, le choix était difficile, Hassan l’aurait mérité aussi. C’est un milieu de terrain très technique, qui est aussi très bon dans la récupération, donc il reste performant. Après, on ne peut pas comparer les deux joueurs. Ensuite, ce sont des choix et des avis, il y a qui préfère un défenseur central à un milieu de terrain et puis voilà. Une chose est sûre, ils sont tous les deux des joueurs de haut niveau.

Vous rêvez un jour gagner ce Ballon d’Or ?

J’espère bien. Si un jour je le mérite, je l’aurai, Inch’Allah. Maintenant, je souhaite d’abord revenir en sélection. Pour l’instant, le plus important est la qualification pour la prochaine CAN 2012.

Ça passe par une victoire contre le Maroc…

Oui, il faut les battre. De toute façon, on n’a pas le choix. Une victoire va nous relancer, l’Algérie a toujours répondu présent dans les grands matches, et il n’y a pas de raison de ne pas répondre présent face au Maroc.

Le Maroc s’est renforcé, ça reste dur, non ?

Nous aussi, on possède beaucoup de qualités dans notre groupe. On n’a rien à envier à leurs joueurs, et dans ce genre de match, ça se jouera sur l’envie et la détermination. J’espère qu’on va amorcer une nouvelle dynamique.

Les Marocains parlent de victoire à Alger, la guerre psychologique a commencé, n’est-ce pas ?

Ecoutez, ils sont libres de dire ce qu’ils veulent. Moi, je ne m’inscris pas dans ce début. Je sais une chose, ce derby sera déterminant pour nous et on fera tout pour le gagner, Inch’Allah.

Plusieurs villes d’Algérie on été citées pour abriter ce duel. Où préférez-vous accueillir les Marocains, à Alger ou ailleurs ?

Pour tout vous dire, moi ça m’est égal. Que ça soit à Alger ou ailleurs, l’enjeu restera le même, on a besoin des trois points et il faudra tout faire pour les glaner.

Un mot pour le public algérien ?

Je le remercie pour son soutien et je l’invite à continuer à nous soutenir notamment face au Maroc où il faudra vraiment gagner ce duel pour continuer à y croire. Son apport nous sera très utile.