Kadir : «Quand on est Marseillais comme moi on ne craint pas le PSG»

Kadir : «Quand on est Marseillais comme moi on ne craint pas le PSG»

Après une brève apparition effectuée contre l’AS Nancy Lorrain, la semaine passée au Vélodrome, Foued Kadir a réussi son véritable baptême du feu avec Marseille, dimanche après-midi en déplacement contre Evian. De l’avis même de l’entraîneur marseillais, Eli Baup, Foued a sorti un bon match. José Anigo a qualifié son recrutement de valeur ajoutée pour le club. Dans cet entretien exclusif accordé au Buteur, l’international algérien nous parle de sa première sous ses nouvelles couleurs. Il revient aussi sur ce match décisif qui attend les Verts contre le Bénin, le mois de mars prochain.

Vous attendiez ce premier match plein avec l’OM avec impatience ; quelles sont vos premières impressions après ce nul ramené d’Evian ?

Sur le plan personnel, je dirai que ça c’est plutôt pas mal passé. Après, c’était très difficile de jouer à l’extérieur. On a réalisé l’essentiel en ouvrant le score, mais il y a eu cette expulsion suivie d’un penalty marqué par Evian. Par la suite, on a dû terminer le match à neuf après un autre carton rouge perçu par mon camarade, Ayew. On s’est mis un peu en difficulté, mais l’essentiel est d’avoir évité la défaite dans des circonstances pareilles.

Vous débutez comme titulaire, et vous êtes allés au bout sans problème, cela vous fait quoi ?

J’ai eu cette opportunité de commencer le match, donc, il fallait bien que je m’applique à bien respecter les consignes du coach et surtout me transcender pour aller au bout. Terminer une rencontre aussi intense est une satisfaction personnelle, mais dans le football du haut niveau, il faut confirmer et ne surtout pas se dire qu’on est arrivés.

Après cette CAN jouée avec l’Algérie, n’avez-vous pas ressenti une fatigue physique, ce soir (dimanche après le match d’Evian) ?

Non, pas du tout, au contraire, je suis en pleine possession de mes moyens. Aujourd’hui, (entretien réalisé dimanche soir), je me suis bien senti, mes jambes ont bien tenu et je suis allé sans problème jusqu’au bout de ce match très exigeant physiquement.

Après un début timide contre Nancy, c’est une satisfaction d’avoir ramené ce point contre Evian à neuf…

C’est un bon point ramené de l’extérieur, lorsqu’on sait qu’on a évolué en infériorité numérique. Après la défaite à la maison, il fallait absolument réagir et c’est ce que nous avons tracé comme objectif avant ce déplacement à Evian.

Maintenant que c’est fait, que peut-on ressentir en portant le maillot marseillais ?

On ressent énormément de fierté, d’autant que je suis un gars de la région. Je suis très heureux de porter le maillot olympien et fier d’être marseillais. J’espère qu’on va réaliser une bonne place au classement en fin de saison.

Surtout que maintenant vous êtes suivi par des milliers d’Algériens fans invétérés de Marseille…

Oui, je le sais et j’imagine leur fierté de voir un compatriote porter le maillot de l’OM. Je sais que c’est un club très aimé en Algérie. Marseille est médiatisé, donc, forcément, on est suivis de près par les fans algériens. Cela me fait vraiment plaisir.

C’est une responsabilité de plus pour vous, vous êtes dans l’obligation de ne pas les décevoir ?

Je dirai que c’est une motivation de plus, on ne peut pas le nier. Aujourd’hui (dimanche soir), j’ai constaté quelques drapeaux algériens déployés dans la tribune réservée aux supporters marseillais à Evian, ça fait vraiment chaud au cœur. En tout cas, partout où on va en France on trouve des drapeaux algériens, et cela nous rend fiers d’être algériens, c’est aussi une motivation supplémentaire et cela nous pousse à nous transcender pour les rendre fiers de nous.

Le match du Bénin approche, la victoire est impérative, vous allez jouer votre sort sur cette double confrontation prévue en mars et en juin…

On sait tous que notre avenir dans ces éliminatoires de la coupe du Monde passera par une victoire contre le Bénin. On sait aussi qu’on doit absolument remporter tous nos matchs à domicile, pour espérer disputer le dernier tour éliminatoires du Mondial 2014.

Cette équipe n’a pas joué la CAN, vous la voyez comment ?

C’est une bonne équipe, on connaît quelques individualités du Bénin. Il ne faut pas oublier aussi qu’ils sont premiers dans notre groupe, donc, ils auront à cœur de préserver cette première place contre nous, ce qui rend notre tâche très difficile.

Valenciennes ne gagnait plus, hier (samedi), ils ont réussi à marquer cette victoire qu’ils ont attendue depuis votre départ à l’OM, un commentaire ?

J’ai suivi cela de près à la télévision, je suis très content pour mes anciens camarades qui ont réussi à signer ce premier succès en 2013. C’était mérité et je leur souhaite beaucoup de chances à l’avenir.

Maintenant que vous avez signé votre première titularisation à l’OM à quel niveau pouvez-vous situer la vie quotidienne dans un club comme Valenciennes et Marseille ?

La différence se situe surtout au niveau de la qualité et de l’environnement du club. A Marseille, il y a plus de pression de résultats. C’est un club à titres, on n’est pas là pour se contenter de jouer les seconds rôles.

Un avenir qui commencera par un match contre vos anciens camarades au Vélodrome…

Oui, on recevra Valenciennes la semaine prochaine, ça sera avec plaisir de retrouver mes anciens potes là-bas. Ça va être une partie serrée contre une équipe que je connais assez. On n’aura pas la mission facile, ça c’est sûr.

Vous-avez déclaré que l’écart avec le PSG n’est pas insurmontable, c’est par rapport à quoi ?

Avec le recrutement qu’ils ont effectué en début de saison et cet hiver aussi, les Parisiens semblent bien au-dessus, mais lorsqu’on joue à Marseille, on ne l’entend forcément pas de cette oreille. L’OM est aussi un grand club de France, il aura du répondant pendant la saison et je dirai qu’on ne se contentera pas de les voir prendre leur envol en championnat. En tout cas, sur une série de matchs on peut bien se transcender pour les faire douter.

On sait que vous êtes un supporter de l’OM, comment allez-vous vivre ce classique prochainement contre le PSG ?

Ça va être différent, j’ai l’habitude de suivre ce grand rendez-vous de Ligue 1 à la télé ou dans les tribunes avec mes potes au Vélodrome, maintenant j’espère être un acteur sur le terrain. J’ai vraiment hâte d’y être, parce que c’est pour ce genre de gros matchs qu’on a envie de devenir footballeur professionnel.

Les éloges du directeur sportif de l’OM, José Anigo, et d’Eli Baup qui ont jugé votre rendement positif, vous font quoi ?

Ça fait toujours plaisir d’être encouragé de la sorte par son entraîneur et ses dirigeants. Cela me pousse à donner le maximum pour apporter à mon équipe ce qu’on attend exactement de moi.

Le Nigeria est sacré champion d’Afrique cette année, est-ce une surprise pour vous ?

Pas vraiment, lorsqu’on sait qu’il s’agit d’un grand d’Afrique et puis vu les productions qu’ils ont fournies pendant cette CAN, ils ont amplement mérité même si le Burkina-Faso n’a pas démérité non plus.

Après cette CAN ratée, quel sera votre objectif sur le plan international ?

Disputer un autre mondial avec mon pays serait la meilleure sortie pour moi et une fin de carrière heureuse sur le plan footballistique.

On vous laisse le soin de conclure…

Je suis vraiment touché par ces marques de sympathie que j’ai reçues de la part des fans algériens, très nombreux à m’envoyer des messages d’encouragement. J’espère répondre à leurs espérances et me montrer à la hauteur de leur confiance.