A 28 ans (il est né le 5 décembre 1983), Foued Kadir est arrivé avec un peu de retard à maturité. Mais la saison qu’il est en train de réaliser en club montre qu’il est allé doucement, mais sûrement. En effet, l’international algérien émerveille les amateurs de la Ligue 1, à chacune de ses prestations.
A «l’étroit» à Valenciennes ?
A tel point que beaucoup se demandent s’il est bien à sa place dans ce club modeste de Valenciennes qu’il dépoussière plus qu’il ne fait briller. Buteur et sauveur encore une fois contre le leader montpelliérain, l’attaquant des Verts semble planer au-dessus du niveau de ses coéquipiers et se retrouve du coup à l’étroit dans cette équipe avec laquelle il se bat pour la survie en Ligue 1. Pouvait-il partir pour un club plus huppé ? Sans doute. Mais à défaut d’offres réelles, l’originaire de Sétif continue à végéter, en attendant le grand envol.
Quatrième meilleur de la Ligue 1
Peut-être saura-t-il saisir sa chance en fin de saison, lui qui est cité, à chaque semaine, parmi les meilleurs joueurs de la journée, arrivant même à se positionner cette semaine à la quatrième place au classement général du journal L’Equipe, derrière Bastos, Traoré et Belhanda. Espérons que tous ces efforts lui permettront de rejoindre un club à la mesure de son immense talent. Il est temps pour lui de marquer… sa propre histoire !
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«Heureux d’avoir marqué en présence de toute ma famille»
Exactement ! Je trouve qu’on a fait tous ce soir un super match. On savait que Montpellier était sur un nuage depuis quelques semaines. Ils ne sont pas premiers pour rien. C’est une très bonne équipe avec de bons joueurs qui sont très solides défensivement. On avait vraiment à cœur de se racheter, puisqu’on restait sur deux défaites à l’extérieur et ce soir, on a démontré qu’on n’était vraiment pas à notre place au classement général.
Vous avez fait un match plein, offensivement et défensivement. Il y a eu des occasions, de la solidarité et aussi du talent, comme vous l’avez montré…
C’est bien le cas de le dire. On a été très solides défensivement, on a montré qu’on était capables de faire bloc et de défendre tous ensemble, nous les attaquants en premiers. Et après, on est de bons joueurs. On l’a montré depuis le début de saison. On l’a encore montré ce soir, on s’est créé pas mal d’occasions. Ça pouvait même finir à deux ou trois à zéro pour nous ; mais bon, à l’arrivée, on a pris les trois points et c’est le plus important, je pense.
Pourriez-vous nous raconter votre but, celui de la victoire ?
Je vois Duc (Ducourtioux, son coéquipier, ndlr) qui a le ballon et je le vois se mettre en position de frappe. Et comme je sais qu’il a une frappe surpuissante à la Ruddy Voëller, je me dis donc que la balle va prendre une trajectoire bizarre. Je n’avais donc qu’à suivre et me positionner au bon endroit. C’est ce qui s’est passé. Le gardien a relâché le ballon comme je l’ai senti et après, j’ai juste fait en sorte de le mettre un peu en hauteur pour ne qu’il ne puisse pas le contrer.
C’est bien pour vous et pour l’équipe. En plus, il y avait toute votre famille dans les tribunes…
Oui, j’avais vraiment à cœur de faire un gros match ce soir. Peut-être encore plus que d’habitude parce que j’avais avec moi toute la famille qui est venue depuis le début de semaine à Valenciennes et qui était dans les tribunes ce soir.
Il va falloir enchaîner à Nice, après ce match. C’est important…
Oui, c’est même très important, car Nice est une équipe qui se trouve dans la même situation que nous. On n’a pas encore gagné un match à l’extérieur cette saison. Ce serait vraiment bien de pouvoir le faire à Nice avant la trêve. On essaiera donc d’aller chercher quelque chose là-bas afin de pouvoir quitter cette zone qui est assez difficile.
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Sanchez : «Kadir est capable de mettre beaucoup de buts lorsqu’il est placé derrière les attaquants»
Daniel Sanchez, l’entraîneur de Valenciennes, loue les mérites de son international algérien, Foued Kadir, dans ce réveil enregistré par son club en Ligue1. Ayant connu Salah Assad et Mustapha Dahleb, l’ancien joueur de Mulhouse et du Paris Saint-Germain se dit fier d’avoir connu ces deux joueurs algériens dont il dit qu’ils sont de classe mondiale.
Coach Sanchez, parlez-nous un peu de votre joueur algérien, Foued Kadir, qui réalise un bon début de saison avec Valenciennes?
Je ne vous apprends rien si je vous dis que Foued Kadir est un très bon joueur. C’est surtout un élément polyvalent, capable de jouer sur le flanc droit et sur le côté gauche. Seulement, il se sent beaucoup plus à l’aise derrière les attaquants. C’est dans ce registre-là qu’il peut être très dangereux, puisqu’il a cette aptitude à délivrer la passe décisive ou d’aller carrément marquer des buts. Après, c’est toujours intéressant d’avoir dans son effectif un joueur du talent de Kadir à même d’apporter des solutions au coach.
Il a été justement aligné en sélection contre la République centrafricaine et il a pu inscrire un but…
Je dois dire que je suis toujours content de voir mes joueurs marquer avec leurs sélections parce que cela leur donne une motivation de plus sur le plan mental. Après, comme je l’ai dit, dans ce match, Foued était bien présent dans la surface et c’est ainsi qu’il a réussi à mettre le ballon au fond.
Il a reçu le trophée de Meilleure révélation de l’année, il l’a mérité selon vous ?
Bien sûr, de toute façon s’il a été distingué, c’est qu’il l’a bien mérité. Après, Foued, depuis l’entame de la saison, réalise de très belles choses avec Valenciennes. Il est l’un des éléments les plus réguliers de mon groupe.
Avez-vous connu d’autres joueurs algériens ?
Oui, j’ai connu plusieurs joueurs algériens durant ma carrière de footballeur, mais ceux qui me viennent tout de suite à l’esprit, ce sont Mustapha Dahleb que j’ai connu au Paris Saint-Germain, et Salah Assad que j’ai connu à Mulhouse.
Vous semblez marqué par ces deux joueurs ?
C’est normal, on ne peut pas oublier des joueurs de ce talent. Il s’agit de deux très grands joueurs. De très bons techniciens qui savent faire tout avec un ballon. C’était vraiment deux coéquipiers de valeur.
Parlez-nous un peu de Salah Assad ?
C’est un pied gauche magique. Techniquement, il était trop fort, il pouvait éliminer n’importe quel défenseur au monde par son jeu rapide et ses gestes vifs et imprévisibles. Il avait aussi une très bonne frappe, une bonne vision de jeu et une qualité de centre magnifique. Il était complet quoi !
Vous vous entendiez bien avec lui ?
Bien sûr, on a joué ensemble une saison je crois et on s’entendait parfaitement bien, on s’appréciait réciproquement.
Et avec Dahleb au PSG, ça se passait comment ?
Ah ! Dahleb (rires), c’était la classe mondiale. Il avait cette faculté de faire ce qu’il voulait avec un ballon. Il était supérieur dans la construction du jeu et aussi très adroit comme buteur.
Vous ne croyez pas que de part leur énorme talent que vous évoquer, l’Algérie devrait profiter de leur expérience ?
Normalement oui, je pense qu’ils ont du vécu derrière eux et comme je suis en train de commencer ma reconversion en entraîneur, ils peuvent aussi le faire, surtout un gars comme Dahleb qui est franchement un génie du football.
Boudebouz, que vous avez vu évoluer en Ligue 1, a été désigné meilleur joueur algérien, pouvez-vous nous parler de ce joueur ?
C’est un élément qui a démontré qu’il possédait le talent pour devenir un très grand joueur. Avoir un joueur de la qualité de Boudebouz est important pour un entraîneur dans un club ou un sélectionneur dans une équipe nationale.
Avez-vous connu Vahid Halilhodzic ?
Oui, j’ai connu Vahid lors d’un stage qu’on a effectué ensemble pour l’obtention de notre diplôme d’entraîneur.
Que pouvez-vous nous dire de lui ?
D’abord en tant que joueur, il était aussi énorme. Un excellent attaquant capable de marquer dans n’importe quelle position. C’était un joueur complet. En tant qu’en entraîneur, on le connaît aussi, c’est quelqu’un de rigoureux, sérieux et qui sait ce qu’il veut. Croyez-moi, il va beaucoup servir le football algérien.