Kadir : «Je me ferai opérer la semaine prochaine»

Kadir : «Je me ferai opérer la semaine prochaine»

«J’espère être rétabli avant d’affronter le Maroc !»

«J’ai été très touché par l’appel de Saâdane et Raouraoua»

Foued, qu’en est-il au juste de cette blessure ?

Comme je m’y attendais malheureusement, ce sont donc les ligaments croisés du genou qui ont été touchés. Je prends quand même un peu de temps pour aller consulter un autre chirurgien, et je pense que d’ici la semaine prochaine, je prendrai la décision de me faire opérer, inch’Allah.

Si les médecins vous ont confirmé la teneur de votre blessure, pourquoi alors attendre jusqu’à la semaine prochaine pour vous faire opérer ?

Tout simplement parce que le genou a encore enflé et on m’a conseillé d’attendre que l’enflure disparaisse avant de faire l’opération. En plus, cela me facilitera beaucoup la rééducation.

Est-ce une rupture d’un seul ligament ou des deux ?

Non, Dieu merci, un seul sur les deux a été touché. L’autre est encore intact, hamdoullah. Comme on dit chez nous, cela est amplement suffisant.

Quelle a été la réaction de votre club, après votre blessure ? Vous sentez-vous assez entouré aujourd’hui ?

Oui, bien sûr ! J’ai le soutien de mes coachs, des médecins, des dirigeants et de tous mes coéquipiers.

Ils sont vraiment tous avec moi. On sait très bien que pour un joueur de football, ce n’est jamais évident de surmonter une grosse blessure, ni même l’admettre facilement. J’ai régulièrement mon coach au téléphone. Il est bien présent pour me soutenir tout le temps. Franchement, au-delà de cette blessure qui n’est pas facile à digérer, je suis en parallèle vraiment content de la réaction de toutes les personnes qui sont avec moi en club.

Vous en aurez pour combien de mois d’indisponibilité ?

Je pense que j’en aurais pour au moins cinq ou six mois, c’est-à-dire, jusqu’en janvier ou février, on va dire.

Vous allez rater les deux premiers matchs de l’Equipe nationale et votre retour coïncidera avec le grand match qui vous attend face au Maroc…

Inch’Allah, mais je ne sais pas encore à quelle date on jouera contre le Maroc (fin mars, ndlr). Le plus important aujourd’hui est de bien me soigner pour revenir à mon niveau et reprendre ma place en club.

Ce n’est qu’à ce moment-là que j’aspirerai à revenir en Equipe nationale. C’est aussi mon souhait le plus cher, c’est clair. J’espère vraiment revenir au top pour servir une fois de plus mon pays et faire encore des belles choses.

Au moment de la blessure, aviez-vous senti tout de suite que ça allait être aussi grave ?

Non, en me blessant, je n’ai vraiment pas pensé que ça allait être les ligaments. Je n’ai pas pris de coup, je me suis blessé tout seul. Je ne pensais donc pas que ça allait être les ligaments croisés. Au pire, je me suis dit que j’allais m’en sortir avec une bonne entorse du genou, sans plus. Et finalement, c’était plus grave. En fait, à mon entrée, je pensais que ce n’était pas méchant, et en voyant que mon genou n’était pas stable, j’ai demandé à sortir aussitôt.

A quoi aviez-vous pensé en quittant le terrain ?

La seule chose que j’avais souhaitée, c’était que ça ne soit pas les ligaments qui soient touchés… Finalement, c’était bien ça ! Juste en tombant, j’avais tenu mon genou en priant que ce ne soit pas les ligaments. Et pourtant…

Selon votre papa, ce match face à l’Olympique de Marseille vous tenait beaucoup à cœur…

C’est vrai, je voulais vraiment jouer ce match face à l’OM. Parce que la saison dernière, tant au match aller que celui du retour, j’étais sur le banc des remplaçants.

C’était ma première contre l’OM, vous comprenez donc ce que je ressentais. Comme je suis natif de la région de Marseille, c’est toujours très particulier de jouer face à l’OM. De plus, depuis tout petit, j’ai toujours été un supporter de l’OM. Je voulais donc absolument jouer ce match. Ça me tenait vraiment à cœur d’y être. Finalement, je n’ai pas pu réaliser cela, mais bon, ce n’est pas trop grave. J’aurai d’autres occasions inch’Allah à l’avenir.

Avez-vous été contacté par la FAF ou le staff technique ?

Oui, bien sûr, j’ai eu le coach au téléphone et il m’a dit beaucoup de bonnes choses pour me remonter le moral.

Il m’a dit qu’il était de tout cœur avec moi et qu’il prendra des nouvelles régulièrement de l’évolution de mon état de santé. Cela m’a fait vraiment plaisir. Tout comme le président qui m’a laissé un message et que je n’ai malheureusement pas pu contacter. Sincèrement, j’ai été très touché par ces marques de sympathie venant de partout.

Et vos coéquipiers de l’EN, vous ont-ils appelé ?

Oui, beaucoup m’ont appelé. Il y a eu environ une dizaine de joueurs qui m’ont appelé dont Riyad Boudebouz, Hassan Yebda, Medhi Lacen et d’autres. Je ne peux pas tous les citer ici, mais ça m’a fait vraiment chaud au cœur de les entendre au téléphone ou de lire leurs messages.

On sent que vous vous êtes replié sur vous-même ces derniers jours, en n’accordant aucune interview aux medias qui vous sollicitaient. Est-ce voulu de votre part ?

Vous savez, quand on reçoit une blessure aussi grave et que vous savez que vous allez être éloigné des terrains pendant cinq ou six mois, ce n’est jamais facile à gérer. Le football est pour moi une drogue. Quand je ne joue pas pendant un ou deux matchs, je me sens déjà mal, que dire donc, lorsqu’on vous dit que vous serez absent cinq à six mois ? Vous comprendrez donc facilement qu’on n’a pas trop envie de parler. C’est pour cela que je n’avais répondu à personne.

La famille, c’est encore plus important dans ces moments, n’est-ce pas ?

Bien sûr ! C’est ce qui me donne le plus de force afin de me battre. Mon père, ma mère, mes sœurs, les plus proches, c’est sur eux qu’on peut le plus compter dans ces moments. C’est là qu’on voit les personnes sur qui on peut réellement compter.

Vous avez démarré votre premier match au stade du 5-Juillet par une défaite. Qu’est-ce que vous aviez ressenti ce jour-là ?

Il faut dire d’abord que j’étais très content de jouer au stade du 5-Juillet en présence de nos fervents supporters. J’en avais tellement entendu parler que j’avais hâte d’y être pour donner le meilleur de moi-même.

Mais il faut dire aussi qu’on était tombés sur une très bonne équipe du Gabon, qui a failli se qualifier en Coupe du monde, qu’elle a ratée au goal-average, face au Cameroun. Ce n’était donc pas un adversaire facile. Par ailleurs, nous avions joué avec une équipe nouvelle, dont plusieurs joueurs n’avaient jamais évolué ensemble. Bien que la défaite ne soit jamais facile à admettre, personnellement, j’ai trouvé qu’on a été assez bons dans l’ensemble.

Vous attendiez-vous à ce que le public se retourne contre vous en sifflant Rabah Saâdane ? Ce n’était jamais le cas à Blida…

Je ne sais pas, je ne peux rien vous dire à ce sujet, parce que moi, je n’ai jamais joué à Blida avec l’EN. Je ne sais pas comment cela se passait au juste, car je n’avais pas participé aux éliminatoires.

Maintenant en tant que joueur, je sais faire abstraction des sifflets. Je sais que quand on gagne, on est applaudis et quand on perd, c’est l’inverse qui se produit. On a l’habitude de tout cela. C’est pareil en France, en Europe et dans tous les stades du monde. Cela ne me dérange pas plus que ça.

Et ce retour à Blida, vous en pensez quoi ?

Je ne sais pas trop quoi dire, car comme je vous ai dit, je n’ai pas connu l’ambiance à Blida.

Mais si le coach a décidé de retourner à Blida, c’est qu’il a bien ses raisons. Si le public de Blida ne vient pas pour siffler son équipe, alors pourquoi s’en priver ? Je pense que c’est une bonne chance d’aller là où on se sent le mieux.

Vous avez été testé à droite et un peu au milieu du terrain. Où vous sentez-vous le plus à l’aise ?

C’est sûr que je préfère jouer au milieu du terrain, c’est là que je joue d’habitude en club. On en a déjà discuté avec le coach Saâdane et je lui ai dit que je suis à la disposition de l’équipe. Je jouerai là où le besoin s’en fera ressentir, car nous si nous sommes sélectionnés, c’est bien pour jouer pour l’intérêt de l’Equipe nationale. C’est au coach de voir comment m’utiliser, c’est tout.

Ghezzal a eu un rendement appréciable lorsqu’il a été décalé sur le côté droit…

Bien sûr qu’il a très bien joué à droite pour quelqu’un qui avait l’habitude de jouer devant. Je le comprends plus, parce que moi aussi je me suis retrouvé dans la même situation.

D’habitude, je joue dans l’axe du terrain, et d’un coup, je me suis retrouvé à droite. Ce n’est vraiment pas évident. Je trouve que Ghezzal a fait une très bonne seconde mi-temps à droite. Mais encore une fois, ce n’est pas aux joueurs de décider de cela. On est tous à la disposition du sélectionneur et c’est lui qui nous dicte où on doit jouer et comment.

Vous dites que ce n’était pas évident de jouer à un poste différent de celui qu’on occupe d’habitude.

Vous êtes-vous senti mal à l’aise pendant la Coupe du monde, vous qui aviez joué comme latéral droit ?

C’est sûr que ce n’est pas évident, mais vous n’avez qu’à revoir les matchs et mes prestations. Vous ne pouvez pas dire que j’ai été mal à l’aise dans cette Coupe du monde, non ? Bien au contraire, je pense que j’ai tenu mon rôle comme il se devait. Moi, je suis de ceux qui pensent qu’un bon joueur est celui qui sait s’adapter aux situations.

En tout cas, face à l’Angleterre, on avait du mal à croire que vous n’étiez pas un latéral droit de formation, tellement vous aviez été bon ce jour-là.

Oui, même en club, mes coéquipiers m’ont dit en rigolant qu’on avait trouvé le nouveau latéral droit de Valenciennes. Mais bon, moi, j’étais là pour rendre service à mon pays. Que ce soit à droite, à gauche, devant ou derrière. Moi, quand je mets le maillot national, s’il faut que je joue gardien de but, je jouerai sans souci.

Les supporters ne sont pas très rassurés par l’attaque qui ne marque pratiquement pas de buts depuis longtemps. Ça ne craint pas un peu contre le Maroc dans ces éliminatoires ?

Je ne veux pas admettre que la situation est aussi grave que cela. L’attaque a bien marqué un but face au Gabon.

Cela donc va nous donner un peu plus de confiance, du moment qu’on sait qu’on peut marquer des buts. Et puis, pour les éliminatoires, je pense qu’il suffira de bien négocier nos deux matchs face à la Tanzanie et la République Centrafricaine pour qu’on puisse être prêts à en découdre avec le Maroc.

Personnellement, je reste confiant, car on a une bonne équipe, avec de bons joueurs et un bon entraîneur. L’encadrement est idéal pour qu’on fasse de bons résultats une fois de plus, inch’Allah. Je n’ai vraiment aucune crainte dans ce sens.

Contre le Maroc, ce sera comme une finale, non ?

Oui, c’est sûr que ça va ressembler à une finale.

Pour moi, plus il y aura de la tension, mieux ce sera pour nous. Je suis preneur en tout cas. L’idéal est de gagner un maximum de points face aux deux autres équipes et surtout de gagner chez nous au match aller.

Ce sera vraiment bien d’aller affronter les Marocains dans ce cas de figure.