La famille du dictateur libyen se trouve actuellement dans la résidence d’Etat de Bou Sfeir, située à l’ouest d’Oran. Composée d’une soixantaine de personnes, l’embarrassante smala a été reçue à Djanet par le général-major Ahmed Gaid Salah, chef d’état-major de l’armée algérienne diligenté par le Chef de l’Etat lui-même et qui a recommandé de veiller à ce que les “exilés” soient reçus avec la plus grande sollicitude. Sitôt rentrés en territoire algérien, Gaid Salah appelle Bouteflika pour lui annoncer qu’il y a une soixantaine de personnes. Accueillie pour des raisons plus que douteuses, l’Algérie ne sait plus quoi faire devant l’insistance du CNT à faire extrader les fuyards.
On se souvient en effet que dans un passé récent, le tyran de Tripoli avait décidé “d’offrir” à la famille du chef de l’Etat algérien la résidence de l’ambassade Libye à Alger. Depuis, Ali Triki, un des proches de Kadhafi, est souvent venu à Alger. Au cours de ses déplacements, il a régulièrement rendu visite à Bouteflika dans sa résidence de Sidi Ferruch avec des valises dont on peut supposer qu’elle ne contenait pas que des livres verts du guide libyen.
Une résidence d’ambassade à Alger contre un hébergement dans une résidence d’Etat. La coopération régionale dans toute sa splendeur. Plus sérieusement, ces petites pratiques d’épiceries ne manqueront pas de piéger les relations de notre pays avec un de ses principaux voisins dans un bouleversement régional en pleine recomposition.
Mais la vraie question est que ces magouilles, qui isolent et discréditent un peu plus l’Algérie, étaient connues de longue date par les services de sécurité. Ces derniers, comme à leur habitude, laissent la corruption courir, quel que soit le prix payé par le pays. L’essentiel n’étant pas de protéger la souveraineté politique et économique du pays mais que le coupable soit tenu politiquement. On vient de découvrir les dégâts de cette gestion par le laxisme voire l’encouragement à la corruption en vue de soumettre son monde dans les derniers rebondissements dans l’affaire Sonatrach. Le feuilleton continue.
Source : rcd-algerie.org