Le gouvernement libyen avait à maintes reprises annoncé le cessez-le-feu qui n’a pas été respecté par les rebelles opposés aux forces loyales au colonel Maâmmar Kaddafi. Alors que les attaques se poursuivent et les raids de l’Otan s’intensifient, le gouvernement libyen a de nouveau fait part de son intention de parvenir à un cessez-le-feu, affirmant avoir demandé à l’ONU et à l’Union africaine (UA) de fixer une date et une heure précises pour le décréter. «Nous avons demandé à l’ONU et à l’UA de fixer une date et une heure précises pour un cessez-le-feu, d’envoyer des observateurs et prendre les dispositions nécessaires pour l’arrêt des combats», a déclaré le Chef du gouvernement libyen, El-Baghdadi El-Mahmoudi, dans une conférence de presse. M. El-Baghdadi a réaffirmé la nécessité de respecter les résolutions de l’ONU, notamment concernant le cessez-le-feu en Libye. «Nous estimons que le moment est venu pour un respect des résolutions 1970 et 1973, surtout en ce qui concerne le cessez-le-feu», a-t-il souligné. Le gouvernement libyen avait à maintes reprises annoncé le cessez-le-feu, qui n’a pas été respecté par les rebelles opposés aux forces loyales au colonel Maâmmar Kaddafi. Le Chef du gouvernement libyen a indiqué que «les cessez-le-feu annoncés par le régime n’ont pas été respectés par toutes les parties». «Après les derniers mois, il s’est avéré pour tout le monde que la solution à la crise libyenne ne pourrait être militaire», a souligné le Chef du gouvernement libyen. Ce dernier a plaidé par ailleurs pour une solution politique par le biais d’un «libre dialogue entre Libyens, loin des bombes et missiles» de l’Otan. M. El-Baghdadi a écarté toutefois un départ du pouvoir du colonel Kaddafi. L’UA appelle l’Otan à cesser ses bombardements L’Union africaine (UA) a appelé, avant-hier, l’Otan à mettre fin à ses frappes sur la Libye pour «ouvrir la voie à une solution politique» au conflit dans ce pays, à l’issue du sommet extraordinaire consacré à la crise libyenne. Cet appel a été lancé par l’UA dans la déclaration finale adoptée à l’issue des travaux du sommet tenu depuis mercredi à Addis-Abeba, a indiqué le commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA, Ramtane Lamamra. «En ce qui concerne les frappes aériennes de l’Otan, vous verrez dans la déclaration finale un appel lancé par les chefs d’Etat et de gouvernement à ce que ces frappes cessent», a affirmé M. Lamamra. Cette demande «fait partie des exigences pour que des solutions politiques deviennent possibles», a ajouté le commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA. Pour sa part, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, présent au sommet mercredi, a réaffirmé la nécessité, pour les autorités libyennes, de décréter un «vrai cessez-le-feu» et ouvrir un «dialogue sérieux» en vue d’une transition politique. Au premier jour de la rencontre, les chefs d’Etat africains ont insisté notamment sur «une solution politique à la crise en Libye», après les dernières frappes de l’Otan ayant visé à nouveau le secteur de la résidence du colonel libyen Maâmmar Kaddafi. Cette action a été dénoncée par la Russie la qualifiant d’«écart grossier» par rapport aux résolutions de l’ONU n° 1970 et 1973. «Je reste convaincu que seule une solution politique peut apporter une paix durable et satisfaire les aspirations légitimes du peuple libyen à un destin choisi dans la liberté, la démocratie et l’Etat de droit», a déclaré le président de la commission de l’UA, Jean Ping, à l’ouverture du sommet. Tenu en présence d’une dizaine de chef d’Etat africains ainsi que du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, le sommet de l’UA a été marqué mercredi par une réunion de son «comité ad hoc» sur la crise libyenne, présidée par le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. M. Ping a déploré, d’autre part, l’absence de coordination dans les efforts internationaux qui ne sont pas de nature à faciliter la recherche d’une solution politique au conflit en Libye. Par ailleurs, la chambre des représentants américaine a voté, avant-hier, un amendement à une loi de finances pour interdire l’envoi de troupes américaines au sol en Libye. Le texte a été adopté par 416 voix contre 5. Il interdit l’emploi de fonds pour le «déploiement, l’établissement ou le maintien de la présence de membres des forces armées (américaines) ou de sous-traitants de sociétés privées au sol en Libye», selon un résumé de l’amendement. La mesure n’autorise la présence de troupes américaines au sol en Libye qu’à des fins de sauvetage d’un militaire américain en «danger imminent». Par ailleurs, toujours concernant la Libye, les élus ont adopté une autre mesure mercredi soir qui «clarifie» le fait que le Congrès n’a pas autorisé l’utilisation de la force dans le pays dans le cadre de la loi de finances 2012. Sur un autre plan, il est à relever que les opérations militaires en Libye vont coûter quelque 750 millions de dollars aux Etats-Unis. Le porte-parole du ministère de la Défense américain a confirmé qu’il s’agissait bien d’une estimation de 750 millions de dollars engagés depuis le début du conflit le 19 mars et jusqu’à la fin de l’exercice budgétaire, soit le 30 septembre. La porte-parole du président Dmitri Medvedev a annoncé que la Russie a été approchée par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, en marge du G8 de Deauville, afin de mener une médiation pour trouver un dénouement au conflit libyen. «Des demandes ont été exprimées pour que la Russie assume un rôle de médiateur dans le but de régler la situation en Libye», a déclaré à la presse Natalia Timakova. Ces demandes ont été formulées lors de rencontres bilatérales entre Dmitri Medvedev et le président français Nicolas Sarkozy, le Premier ministre britannique David Cameron et le président américain Barack Obama, selon la porte-parole. De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s’est entretenu dans la journée avec Al-Baghdadi al-Mahmoudi, Premier ministre libyen. Celui-ci lui a également demandé de tenter une médiation en vue d’un cessez-le-feu, selon le ministère russe des Affaires étrangères. Par Aomar F.
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