L’ex-joueur international Mohamed Kaci-Saïd s’inscrit en porte-à-faux par rapport aux propos tenus par ses deux ex-coéquipiers de l’équipe nationale Salah Assad et Lakhdar Belloumi à propos du rôle joué par l’ex-ministre de la Jeunesse et des Sports de 1986, Kamel Bouchama, tenu pour principal responsable de l’échec des Verts lors du Mondial mexicain de 1986, en raison de son implication directe dans la gestion de l’équipe.
“Je ne vois vraiment pas comment l’ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, Kamel Bouchama, aurait influencé les résultats de l’équipe lors du Mondial mexicain de 1986 ? Je refuse catégoriquement cette fabulation, c’est complètement faux, je veux justement apporter un témoignage sur ça, il ne faut pas falsifier l’histoire, il faut dire la vérité même si elle est amère. Ce n’est pas Bouchama qui était sur le terrain pour influencer les joueurs, il y avait bel et bien tout un staff technique (Rabah Saâdane, ndlr) qui savait ce qu’il faisait, je sais par contre que l’ex-ministre était très proche de nous et faisait tout son possible pour mettre à notre disposition tous les moyens nécessaires. Même le défunt, l’ex-MJS, M. Mentouri, était aussi très proche de cette équipe, les moyens de l’époque étaient relatifs par rapport à ceux d’aujourd’hui. On raconte que Bouchama était derrière la confection de la liste des
22 joueurs retenus pour ce Mondial 1986. En tant que principal acteur et joueur titulaire à part entière au sein de cette équipe, j’avoue que je n’ai senti à aucun moment son intrusion pour l’élaboration de cette liste de 22 joueurs, c’est l’entraîneur de l’époque qui a arrêté la liste avec ses proches collaborateurs, il ne faut pas inventer des choses qui n’existent pas, je suis vraiment outré par ce genre d’inepties totalement erronées. Voilà, je voulais apporter mon humble témoignage pour rétablir un tant soit peu la vérité, il faut cesser ce jeu malsain qui ne profite qu’à ceux qui veulent faire oublier l’histoire de cette glorieuse équipe. Qu’on le veuille ou pas, la génération des années 1980 a écrit en lettres d’or l’histoire de notre football”, confie Kaci-Saïd. Il ajoute : “Franchement, je suis outré et scandalisé par tout ce qui se raconte ces derniers jours sur cette fameuse équipe de 1982 et 1986. J’ai comme l’impression qu’on veut effacer tout ce qu’elle a fait, c’est de l’ingratitude pure et simple à l’encontre de cette équipe qui a hissé l’emblème national sur les plus hautes cimes du football mondial. J’ai le droit de dire qu’ils veulent dénigrer cette équipe pour effacer l’une des plus belles pages de l’histoire contemporaine de notre football national, sinon à quoi rime tout ça ? 28 ans après, on sort des histoires invraisemblables, au lieu de parler de bonnes choses qui ont été réalisées, ils ont trouvé un malin plaisir à vouloir tout détruire, heureusement que la mémoire des personnes est intouchable. Je dirai tout simplement que c’est un crime prémédité, quelles que soient les raisons et les motivations de certains à vouloir coûte que coûte salir cette génération dorée qui a permis à notre football de se frotter aux plus grandes équipes mondiales.” Pour rappel, les deux légendes du football algérien, Lakhdar Belloumi et Salah Assad ont, de nouveau, allumé l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Kamel Bouchama, à l’occasion d’un inédit “Tirs croisés”, diffusé lundi soir au cours de l’émission sportive qui porte décidément bien son nom : “Le rendez-vous des légendes”. L’ancien meneur de jeu de génie de la fabuleuse EN des eightees a, ainsi, démenti de la plus élémentaire des manières tout ce qu’a dit Bouchama quelques jours auparavant. “Il ment, ce qu’il dit n’est que pure fabulation. Après le Mondial 86, je suis revenu en sélection après que Rogov m’eut supervisé lors d’un match à Alger face au CRB. Il m’avait clairement dit : ‘Regarde cette liste qui ne comporte pas ton nom. Mais si toi pas venir, moi partir’, m’avait-il lancé dans son français cassé. L’ancien ministre affirme également que mon retour s’était effectué juste en raison de l’inauguration du nouveau stade de Mascara puisque, selon lui, j’étais le régional de l’étape. C’est archi-faux puisqu’avant cette rencontre sur l’herbe de l’Unité africaine, en décembre 1986, j’avais déjà joué quatre ou cinq matches entre septembre et novembre. De plus, il accuse Saâdi d’être un entraîneur de basket-ball. C’est du n’importe quoi. Il a démontré, encore une fois, qu’il n’a rien à voir avec le sport. Il a été parachuté à ce poste et il ne connaît rien au football”, tança un Belloumi sans concession.
Même aigreur chez Salah Assad qui reprocha identiquement à Kamel Bouchama de “n’avoir finalement rien compris”. “La discontinuité qu’il a imposée à cette EN et à la FAF a été la cause de tous les problèmes lors de Mexico-86. Les histoires d’argent, ce sont eux, les responsables, qui en ont fait une affaire qui nous a grandement déstabilisés, d’où le désastreux parcours au moment où nous avions largement les moyens de réussir quelque chose de fabuleux dans cette Coupe du monde”, regrettait, toujours nostalgique de cette belle époque, l’inoubliable rouquin des Verts.
Aux côtés du présentateur Hammou Bellahmer, Rabah Saâdane et Noureddine Saâdi ont, également, tenu à rappeler à l’ancien MJS, considéré comme le principal responsable du retentissant échec de l’équipe nationale au Mondial mexicain de 1986, que tout ce déballage avait uniquement pour but de “tirer les enseignements nécessaires pour éviter pareil dérapage à l’avenir”.
R. A