Deux habitants du village Tigoulatine, dans la daïra d’Azeffoun, ont été tués accidentellement, hier, par des tirs des éléments de l’ANP qui tendaient une embuscade aux terroristes.
Les deux victimes – Rafik Haddad et Mohamed Maâtob – âgées respectivement de 18 et 56 ans, s’adonnaient à une partie de chasse, lorsque les militaires ont tiré sur elles. Il s’agit de la troisième bavure commise par les militaires depuis le début de l’année dans la wilaya de Tizi Ouzou.
Deux civils ont été tués «accidentellement» par balles, hier, dans le village de Tigoulatine, (60 kilomètres à l’est de Tizi Ouzou). Il s’agit de Rafik Haddad, âgé de 18 ans, et un sexagénaire, Mohamed Maâtob qui «ont été mortellement atteints par balles, tirées accidentellement par des éléments des forces de sécurité», ont précisé des sources citées par l’APS. Les forces de sécurité «tendaient une embuscade aux terroristes» vers 14h 00, à la lisière du village de Tigoulatine près d’Akerrou.
Le premier chasseur est décédé peu de temps après son admission à l’hôpital, tandis que le second a succombé à ses blessures au bloc opératoire de l’hôpital Lounès-Meghnem d’Azazga, rapporte le site d’information DNA. «Ils chassaient à proximité du stade de leurs village. C’est une piste fréquentée par les citoyens du village. Au passage des militaires par cette piste, ils leur ont tiré dessus directement», témoignent des habitants du village à DNA. Aussitôt informés, les citoyens d’Akerrou se sont rassemblés devant le siège de la mairie et une cellule a été créée par ces villageois.
Ces deux décès portent à 5 le nombre de bavures commises par des militaires à Tizi Ouzou et à Béjaïa entre janvier et novembre 2011, rappelle DNA. Le 12 janvier 2011, c’est un saisonnier, Mohand Bouza, 49 ans, qui a été abattu par des militaires alors qu’il chassait des grives dans la forêt d’Ighil Ali, à 60 km à l’ouest de Béjaïa. La population avait, à l’époque, dénoncé la mort de Mohand et organisé une marche pour exiger la vérité sur son assassinat. Jeudi 23 juin, Mustapha Dial, journalier et père de trois enfants, a été tué par des militaires sur la route menant de Azazga à Yakouren, peu de temps après l’explosion d’une bombe au passage d’un convoi militaire.
Dimanche 11 septembre, la victime, Zahia Kaci, 55 ans, mère de 14 enfants, revenait avec deux autres femmes d’une veillée funèbre quand un militaire en faction à la caserne de parachutistes de Freha, à 100 km à l’est d’Alger, a tiré en direction des trois femmes les «prenant pour des terroristes». Zahia Kaci est décédée à la suite des tirs du militaire.
R. N