Justifiant le quatrième mandat de Bouteflika, Sellal avance ses arguments

Justifiant le quatrième mandat de Bouteflika, Sellal avance ses arguments
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«Le train de l’Algérie avance avec confiance vers le progrès et personne ne pourra l’arrêter»

Dans son exposé, le Premier ministre s’est appuyé sur le bilan réalisé depuis 1999 et en brandissant le devoir de préserver la stabilité du pays.

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, poursuit son périple à travers les wilayas du pays. Ses rencon-tres avec les représentants de la société civile prennent les allures d’une campagne électorale pour un 4e mandat pour le chef de l’Etat. Sa visite effectuée, hier, dans la wilaya de Skikda, était une autre occasion pour accentuer l’offensive. Et comme attendu, car devenu une tradition depuis quelques mois, c’est le président de l’APW qui s’est chargé d’appeler Bouteflika à briguer un

4e mandat.

«C’est une demande des habitants, des élus et de la société civile de la wilaya de Skikda», a-t-il dit, lors de son intervention, qualifiant les réalisations faites durant le règne du premier magistrat du pays d’«historiques». Des youyous et des applaudissements ont fusé de la salle de la Maison de la culture où s’est déroulée la rencontre.

Quant aux préoccupations des citoyens, oubliées par le P/APW qui est pourtant élu pour défendre et régler les problèmes des habitants de la wilaya, c’est le wali qui les a exposées dans un inversement des rôles sidérant. Le wali, derrière lequel trônait un portrait géant de Bouteflika, ne s’est pas empêché en tout cas de dresser le bilan des réalisations de la wilaya depuis 1999 à 2013.

Les interventions des représentants de la société civile qui ont assisté à la rencontre ont suivi avec un seul point en commun: l’appel à un 4e mandat.

Le Premier ministre, qui intervenait juste après le wali, a indiqué qu’il a été chargé par Bouteflika de transmettre ses salutations aux habitants de la wilaya.

Il a axé son discours sur les «réformes politiques» initiées par le président de la République. Après donc le bilan sur le plan économique et social, fait jeudi dernier à Bordj Bou Arréridj,

M. Sellal a établi le bilan politique du passage de Bouteflika à la tête de l’Etat. «Conformément à l’engagement du Président, la paix est revenue à toutes les régions du pays, l’économie nationale s’est redynamisée et l’Algérie a recouvré sa place dans les relations internationales», a-t-il indiqué.

Dans un message exprimant la volonté du pouvoir de se maintenir après l’élection présidentielle du 17 avril prochain, M. Sellal a ajouté qu’il aspire avec optimisme à l’avenir où le pays se modernisera tout en tenant à son authenticité.

L’orateur a affirmé que tous les Algériens, sans exclusion, contribueront à façonner cet avenir. M. Sellal a insisté sur la nécessité de sauvegarder le pays tel que légué par «nos pères et nos ancêtres», assurant que le gouvernement tient à l’unité nationale. «On oeuvre pour que le présent des Algériens soit meilleur que le passé», a-t-il résumé. M. Sellal explique, par la suite, que la bonne gouvernance dont l’instauration est voulue, se base sur trois principes: la démocratie, la justice et le service public.

C’est dans ce contexte qu’il a résumé le bilan politique de Bouteflika. Selon lui, le chef de l’Etat travaille pour que le choix de la démocratie devienne «irrévocable», après que le pays ait dépassé la décennie noire. L’orateur a cité la constitutionnalisation de la langue amazighe comme langue nationale, imposée par les événements du printemps noir de 2001, la promotion de la participation de la femme dans la vie politique dans la révision constitutionnelle de 2008 et la réforme de la justice.

Le Premier ministre a évoqué également la réforme du service public, la lutte contre la corruption et la bureaucratie et les dernières réformes politiques de 2011, introduites dans le sillage des révolutions des pays de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.

«Le train de l’Algérie avance avec confiance vers le progrès et personne ne pourra l’arrêter», a-t-il lancé, appelant les jeunes à ne pas perdre espoir en l’avenir du pays.

Ce bilan sert à justifier l’option du 4e mandat, défendue par plusieurs partis politiques au pouvoir comme le FLN, le RND, le MPA et le TAJ. Sa présentation par étapes confirme aussi que le Premier ministre a abandonné le projet de présentation du bilan des trois mandats de Bouteflika devant le Parlement, comme annoncé il y a quelques mois. K. A.