Dans son message à l’occasion de la célébration du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la fête des travailleurs le 23 février 2013, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait affirmé qu’il n’allait pas “passer sous silence” les scandales récemment relevés par la presse et qui touchent la gestion de Sonatrach. “Ces informations soulèvent notre révolte et réprobation, mais je fais confiance à la justice de notre pays pour tirer au clair l’écheveau de ces informations, pour situer les responsabilités et appliquer avec rigueur et fermeté les sanctions prévues par notre législation”, a-t-il dit.
Effectivement, selon des informations obtenus par Algérie1 auprès de hauts responsables de l’Etat, cette affaire avait mobilisé depuis de longs mois les services de la justice algérienne et ceux du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) et le président de la république était tenu régulièrement informé du déroulement de l’enquête.
Lorsque des preuves évidentes et des faits avérés ont été présentés au cours de cette semaine au président, celui-ci, selon les mêmes sources, a donné son feu vert en tant que Premier magistrat du pays, pour lancer un mandat d’arrêt international à l’encontre de Chakib Khelil. Il a aussi ordonné le rappel du procureur général de la Cour d’Alger, Belkacem Zeghmati, qui était en congé, pour annoncer ses conclusions à l’opinion publique.
Conscient que cette affaire va inévitablement salir durablement l’image des responsables, le président est “très en colère, se sentant trahi par ce ministre qui n’a pas fait preuve de loyauté et de sens de la responsabilité dans la gestion des affaires de l’Etat, qu’ils lui ont été confiées” ajoutent nos interlocuteurs.
Le président Bouteflika, a aussi ordonné, que “les autres affaires de corruption, où sont impliqués de hauts responsables de l’Etat, qui sont en voie de finalisation par les services concernés, suivent la même procédure que celle qui a touché l’ancien ministre Khelil et que ni faiblesse, ni laxisme, ni entrave ne doivent constituer un frein aux procédures judiciaires” en cours ont confié les mêmes sources.