Une grève de trois jours de tous les barreaux du pays à compter du 25 octobre prochain et gel de l’assistance judiciaire. Il s’agit là du principal point adopté, vendredi, à l’unanimité, par les membres de l’Union nationale des barreaux d’Algérie (UNBA), lors de leur assemblée générale organisée à Bejaia. Ce débrayage se veut avant tout un » avertissement » adressé au ministère de la Justice pour qu’il réponde à leurs préoccupations. Et celles-ci sont nombreuses.
A travers cette grève annoncée, ils veulent surtout obtenir l’amendement du Code de procédure civile, l’enrichissement du Code de procédure pénale, la création d’une mutuelle des avocats et la mise en place d’une TVA de 5% au lieu des 17% dont l’avocat devra s’acquitter de préférence sous forme de timbre fiscal.
Les travaux de cette A.G., conduits à huis clos, à l’université de Bejaia, ont, précise-t-on encore, fait aussi ressortir deux positions concernant le projet de loi portant sur l’organisation de la profession d’avocat : l’une réclamant le retrait pur et simple du projet de texte et l’autre demandant uniquement l’amendement des articles à forte controverse, notamment les articles 09 et 24, qui traitent des incidents d’audiences. Pour le moment, rien ne serait encore tranché.
A l’ouverture des travaux, le président de l’UNBA, Mustapha Lanouar avait souligné » les prédispositions du ministère de la justice à opérer les corrections requises « . » Nous nous employons à les amender et le ministère a promis de les corriger « , a-t-il affirmé.
A ce propos, il a quelque peu abondé dans le sens de l’intervention du directeur des affaires civiles au ministère de la justice, Ahmed Ali, qui a assuré, pour sa part, que » le ministère ne verrait pas d’inconvénient à ce que ce texte soit corrigé « . « L’essentiel est qu’il aboutisse au renforcement de la justice », a-t-il soutenu.
Mais comme visiblement les avocats n’ont pas tellement confiance, ils ont préféré accompagner leurs doléances d’un préavis de grève …histoire de faire un peu pression et, surtout, de prouver que rien ne peut se faire sans eux.
