Justice: L’affaire Tiguentourine rejugée en octobre

Justice: L’affaire Tiguentourine rejugée en octobre

Prévu pour le mois de juillet écoulé, le procès de l’affaire de l’attaque terroriste contre le complexe gazier de Tiguentourine à In Amenas (wilaya d’Illizi) aura lieu finalement en octobre prochain, lors de la prochaine session criminelle inscrite au rôle de la cour d’Alger. La décision de rejuger cette affaire a été prise après cassation auprès de la Cour suprême et son renvoi par cette dernière devant un tribunal criminel.

Abder Bettache – Alger (Le Soir) – Selon une source judiciaire, «le dossier de l’affaire terroriste de prise d’otages survenue en 2013 à Tiguentourine a été scindé en deux parties. Une première partie concerne les accusés en détention (4 détenus), dont le dossier a été renvoyé devant le tribunal criminel de première instance de Dar-el-Beïda (Alger), et l’autre partie concerne les accusés qui sont en fuite et dont le dossier est toujours en cours d’instruction». Un des avocats constitués dans ce dossier a ajouté que «cette affaire sera programmée lors de la prochaine session criminelle», sans toutefois préciser la date de sa tenue. Mais selon une source judiciaire, le procès se tiendra en octobre prochain.

Les personnes concernées sont de quatre nationalités différentes. «Il s’agit des nationalités algérienne, marocaine, tunisienne et libyenne», a-t-on indiqué de même source. Les chefs d’inculpation retenus sont «très nombreux», ajoute-t-on. On peut citer, entre autres, l’«appartenance à un groupe terroriste armé, prise d’otages, homicides volontaires avec préméditation et guet-apens et détérioration de biens de l’Etat». Notre source ne précise pas le nombre de personnes actuellement en fuite et, donc, concernées par l’autre procès, mais selon l’arrêt de renvoi de la chambre d’accusation près la cour d’Alger, «le groupe est composé de 32 terroristes de plusieurs nationalités, dont des Algériens, des Tunisiens, des Egyptiens, des Maliens, des Nigériens et des Mauritaniens». Le groupe terroriste avait planifié et attaqué le site gazier et la base de vie de Tiguentourine, faisant 37 morts parmi les travailleurs».

Le site gazier de Tiguentourine employait, faut-il le rappeler, 790 personnes dont 134 appartenant à 26 nationalités. Lors de l’intervention des forces spéciales de l’Armée nationale populaire (ANP), 29 terroristes du groupe qui a mené l’attaque ont été éliminés et trois autres capturés, selon un bilan officiel. Il est à noter également que cet acte terroriste avait été revendiqué par le groupe armé dénommé les Signataires par le sang, dirigé par Mokhtar Belmokhtar, alias Belaouar, dit le «Borgne». Un chef terroriste que plusieurs médias avaient déclaré mort en Libye à la suite d’un raid coordonné par les forces françaises et américaines. Le retour de cette affaire au-devant de la scène médiatique relance l’épineuse question : y a-t-il eu un financement étranger pour préparer et mener cette attaque contre des sites sensibles en Algérie ? Pour un grand nombre d’observateurs, la réponse à cette question sera, sans aucun doute, au centre du procès qui aura lieu très prochainement.

A. B.