Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Lotfi Boudjemaâ, a révélé ce jeudi un important durcissement du dispositif pénal. Ce dernier prévoit l’élévation des peines jusqu’à la peine capitale dans certains cas de crimes particulièrement graves.
S’exprimant lors d’une séance de questions orales à l’Assemblée populaire nationale, le ministre a précisé que la peine de mort pourrait désormais être appliquée lorsque les crimes sont commis dans des milieux sensibles tels que les établissements hospitaliers ou scolaires. Il a souligné que le président de la République attache une « importance majeure » à la fermeté et au suivi rigoureux des affaires touchant la sécurité des citoyens et la protection des institutions publiques.
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Lutte contre les stupéfiants et protection des lanceurs d’alerte
Abordant la question de la lutte contre les stupéfiants, Lotfi Boudjemaâ a affirmé que l’État ne tolérera jamais les barons de la drogue. Il a rappelé que son département avait commencé à appliquer strictement la législation relative à la lutte contre les drogues.
À cet effet, il a précisé que de nombreuses bandes criminelles ont été démantelées et que les peines pouvaient atteindre jusqu’à 30 ans de réclusion. Toutefois, le ministre a tenu à préciser qu’aucune sanction n’était prévue contre les consommateurs dépendants, ces derniers relevant davantage d’un traitement médico-social que répressif.
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Encouragements à la signalisation citoyenne
Le premier responsable du secteur de la Justice en Algérie a également insisté sur la protection des lanceurs d’alerte dans les affaires de corruption. En effet, il a rappelé que la législation nationale prévoit un ensemble de mesures procédurales et non procédurales destinées à garantir leur sécurité.
Parmi ces mesures figurent la dissimulation de l’identité du dénonciateur, la mise à disposition d’une ligne téléphonique spéciale, ainsi qu’une protection physique rapprochée si nécessaire.
Sur le plan procédural, le ministre a précisé que les autorités judiciaires peuvent utiliser une identité fictive pour le dénonciateur, sans mentionner ni son adresse ni son nom réel dans les dossiers ou procès-verbaux. Il peut également être entendu en qualité de témoin anonyme pour éviter toute forme de représailles.
Enfin, le ministre Boudjemaâ a rappelé que le droit algérien prévoit déjà des textes spécifiques pour certaines infractions comme la contrebande ou le trafic de drogue. Ce qui a permis d’encourager la dénonciation et d’accorder des avantages financiers aux citoyens ayant contribué à faire éclater la vérité.
Il a souligné que le signalement est un acte citoyen essentiel pour construire une société plus juste et transparente, réaffirmant la volonté du gouvernement de protéger par tous les moyens les dénonciateurs, qu’il s’agisse d’affaires de corruption ou d’autres crimes graves.
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